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Critique de marina53


En cette belle journée du mois d'août 1870, le nouvel adjoint de Beaussac, Alain de Moneys, s'apprête à se rendre à la fête annuelle de Hautefaye. Ayant travaillé longuement la veille au soir à son projet d'assainissement de la Nizonne, il se fait déjà tard. Aussi se dépêche-t-il d'embrasser ses parents avant de filer, sa mère regrettant son départ dans une semaine à cette guerre contre la Prusse. En bon patriote, il a décidé de s'engager pour son pays même si son statut de notable aurait pu lui éviter de combattre. Avant de partir, il a quelques affaires à régler, notamment offrir une génisse à Bertille, trouver quelqu'un pour réparer le toit d'une grange. En chemin pour Hautefaye, on le salue, le félicite pour son engagement, le congratule pour son élection à Beaussac, l'interroge quant à son projet d'assainissement qui devrait approvisionner tous les champs alentour en eau. Arrivé au village, certains esprits s'échauffent quant à l'avancée de la guerre qui, pour certains, tourne au désastre. Une dispute éclate et l'un des villageois a entendu le cousin d'Alain crier « Vive la Prusse ! ». Peinant à y croire, connaissant son cousin, Alain sait qu'il ne peut avoir prononcer une telle absurdité. C'est alors qu'il dit « Pourquoi pas "À bas la France !" ». Aussitôt, il y a méprise sur le sens de ses mots. S'il plaide un malentendu, les villageois ne l'écoutent plus et l'un d'eux le frappe en plein visage...

Adapté du roman éponyme de Jean Teulé, cet album retrace un véritable et tragique fait divers survenu en 1870, en Dordogne. Alors qu'il voulait simplement défendre les paroles de son cousin Maillard, Alain de Moneys prononce une phrase qui sera tout de suite très mal interprétée par les villageois de Hautefaye. Dans une ambiance déjà tendue, ceux-ci l'accusent purement et simplement d'être un Prussien. Et c'est un déferlement de violence qui s'abat sur le jeune adjoint de Beaussac. Une violence allant crescendo et une folie collective que rien ni personne ne semble raisonner. de notable et adjoint fort respecté, Alain devient le traître à abattre. Cet album est tout simplement glaçant et relève d'une absurdité confondante. L'on est plongé dans des scènes d'horreur et de violence presque insoutenables et inexplicables d'autant qu'il s'agit d'un terrible fait divers. Gelli illustre parfaitement cette ambiance féroce et inhumaine, ainsi que la folie qui s'est emparée des villageois, grâce à son trait tendu, ses visages haineux et son noir et blanc éclaboussé de rouge sang.

Effroyable...

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