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Critique de Anais_Amandine_


Que reste-t-il de ces gens qui ont claqué un beau jour la porte de nos vies ? Une femme clouée au lit par la fièvre, l'envie subite de relire la « Trilogie new-yorkaise » de Paul Auster, le petit mot d'une personne aimée il y a longtemps sur la première page : et voilà la narratrice qui déroule la bobine du souvenir, au gré d'une galerie de personnages qui ont laissé une empreinte indélébile dans son existence. Et entre les lignes, le portrait de l'éclosion balbutiante d'une écrivaine.

Amant.es de passage, grands amours envolés, amitiés éphémères : peu importe la fugacité quand a (sur)vécu l'intensité, peu importe la chronologie des événements quand le temps n'est plus que cette matière molle diluée dans les mots. En fixant les êtres par l'écriture, l'autrice suédoise Ia Genberg s'interroge sur ce que les manies, les tares, les anecdotes et les cadeaux de ceux que nous avons aimés laissent dans notre chair. le tout avec une plume pareille à ces parfums discrets qui deviennent vite entêtants, à mesure que cette quête à tâtons vient remuer nos propres souvenirs épars.

Un roman pour celles et ceux qui ont la nostalgie des annuaires téléphoniques, de ces temps où on pouvait se perdre au milieu d'une foule, où il ne suffisait pas d'un clic pour retrouver la trace de quelqu'un. Pour celles et ceux qui gardent dans leur bibliothèque un livre qui leur rappelle un disparu, pour celles et ceux qui ont envie de (re)découvrir Paul Auster. Et pour celles et ceux qui savent que ce qui paraissait hier si important finit par s'effacer, car l'essentiel se niche dans les détails.
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