AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de RomansNoirsEtPlus


Attention le rosbeef est coriace !
Je ne parle pas de la viande mais de Connor Digby, anglais de souche, venu s'installer à Saint Piejac, petit village tranquille du Sud-Ouest qui a voté majoritairement pour Zemmour à la dernière présidentielle. Auteur de romans pour la jeunesse, vendeur occasionnel de voitures américaines, le cinquantenaire passe des jours paisibles dans sa demeure isolée du village par un parc planté de bambous. Pour autant, il reste l'Etranger pour les habitants qui semblent nourris d'une haine comme d'une peur irrationnelle envers celui qui est responsable de tous leurs malheurs.
Mais les événements vont s'accélérer en plein été avec l'arrivée de Marceline. Une femme dotée d'un corps dédié à l'amour total. Insatiable et d'une extravagance charmeuse, elle va totalement déstabiliser la vie spirituelle et sexuelle de Connor à une extrémité telle qu'il n'aurait sans doute jamais imaginé. le couple va alors se retrouver au beau milieu de situations inextricables qui vont s'enchaîner de manière anarchique, les transformant en cibles vivantes pour une bonne partie du village, qui comme on le sait est composé de chasseurs prompts à sortir leur fusil. Comptons sur la vivacité de nos deux tourtereaux pour se sortir de ce mauvais pas, vivants.

L'auteur nous offre une nouvelle fois un récit cocasse et totalement débridé sous la houlette d'une galerie de personnages vraiment réjouissants. Un scénario qui nous prend par surprise et nous met dans le jus d'un roman noir dès les premières pages puis trace la route sans faillir jusqu'à l'épilogue d'une histoire intense et habitée par la verve d'un auteur en grande forme.
Les zygomatiques fonctionnent à plein et sans relâche grâce à cette écriture sans filtre et bourré d'humour finement infusé. La faute à des protagonistes inénarrables simplement déjantés , à des événements incroyables surgissant du néant ou à cette prononciation janebirkinienne de Connor qui mélange systématiquement les articles devant les noms. Difficile de résister.
Puis il y a également le côté obscur du texte où chacun pourra comprendre les sous-entendus qu'il souhaite. Pour ma part j'y vois un combat contre la xénophobie ambiante, contre l'infantilisation d'une population inculte, contre une peur tapie dans l'ombre qui peut faire des ravages quand elle est incontrôlable ou quand certains politiques s'en servent à outrance pour la manipuler et trouver des boucs émissaires à tous les maux du moment. Un combat sans merci, de tous les jours, qui ne doit jamais cesser.
Commenter  J’apprécie          190



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}