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Critique de Laureneb


La mémoire de la guerre d'Algérie, ou plutôt les mémoires diverses et conflictuelles des acteurs de la guerre et de leurs descendants, sont un sujet historique, politique, culturel et artistique aussi.
Mais franchement, après la lecture de cette pièce, la guerre d'Algérie méritait mieux au théâtre... Oui, l'auteur est dans la provocation assumée, dans la vulgarité revendiquée même : ça s'insulte, ça pète, ça chie, ça baise sur scène. L'armée et le drapeau sont ridiculisés, les colons sont des profiteurs ridicules avec de fausses fesses, les Algériens sont veuls et lâches. Aucun camp n'est donc mis en valeur, tous sont ridicules. La pièce n'est pas historique, c'est une farce, ce qui explique l'humour gras.
C'est ce qu'explique le dramaturge qui intervient directement dans de longues didascalies présentant le décor de chaque tableau, les costumes des personnages, la façon de jouer les comédiens. Mais plus que de simples indications de jeu et de mise en scène, il fait aussi des commentaires, souvent assez cruels, dénonçant le manque de talent ou l'incompétence des acteurs. Ce sont bizarrement les passages qui m'ont le plus plu finalement, car il y a quelque chose - alors que la pièce, elle, n'a pas vraiment d'intrigue, Saïd n'est ni un héros, ni un anti-héros.
Le titre même suggère finalement que l'important, ce n'est pas la guerre ou la colonisation, mais le procédé de mise en scène, ces paravents sur lesquels les personnages dessinent, qu'ils traversent en passant de la vie à la mort... J'ai trouvé l'idée intéressante, très visuelle, qui rendrait donc bien plus sur scène qu'en lecture - vive le théâtre, et vive le théâtre joué !
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