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Critique de elea2020


A 20 ans, Ellie prend une décision risquée parce qu'elle n'en peut plus de ne pas ressembler aux autres, elle ne se comprend pas : elle sortira avec le premier garçon qui le lui demande. C'est donc ce qui arrive avec Archimède, un camarade de classe qu'elle apprécie. Lors de leurs premiers rendez-vous, ils discutent en éclatant des bulles de papier bulle, ou encore il lui donne des objets rouillés pour sa collection, et cuisine pour elle.

Les débuts sont toutefois difficiles, car Ellie est très réticente aux contacts physiques, et fait régulièrement des crises d'angoisse. Heureusement, Archimède est compréhensif et l'aime comme elle est. Il ne l'oblige jamais à rien, et respecte ce rapport complexe qu'elle a avec son corps. le temps passant, Ellie se rend compte qu'elle est tout simplement bien avec lui, qu'ils peuvent parler de tout, se confier sans se sentir jugés, comme elle est avec ses amis.

Il y aura encore des doutes et des rechutes, tous deux ayant leurs problèmes, Ellie avec sa "dépression chronique" et Archimède avec ses problèmes de sommeil et sa tendance à s'isoler quand ça ne va pas, mais dans la progression de leur couple, ils sauront grandir et se remettre en question.

J'ai apprécié cette bande dessinée, que j'ai trouvé un peu verbeuse malgré tout, mais qui se lit très facilement. Les planches jouent sur le bleu, nous présentant les états d'esprit et les émotions intérieures d'une jeune fille qui se débat dans une famille malheureuse, ses deux parents s'étant séparés, avec une soeur, Charlotte, trisomique, et un frère, Léo, qui se mure et devient violent avec l'adolescence. Comme son père, Ellie doit lutter contre sa tendance à faire semblant, à camoufler son mal-être, et retirer son masque pour aller mieux.

A travers la relation amoureuse de deux jeunes gens qui ne sont qu'eux-mêmes, l'auteur fait passer des messages de respect et de tolérance, énonçant le consentement comme un impératif catégorique, et déployant au passage, à travers les personnages secondaires, comme Holly, la meilleure amie et confidente d'Ellie, diverses possibilités amoureuses, et une catégorie encore méconnue du spectre LGBT, l'asexualité. Ellie n'est pas asexuelle, elle a juste besoin de temps, et si elle l'avait été, Archimède l'aurait aimée comme elle était.

C'est un récit en images qui ne tombe jamais dans la facilité, le trait est épuré et juste, la mise en images imaginative et dynamique. C'est une belle réussite, qui peut faire du bien, parce que c'est un discours qu'on a encore besoin d'entendre, qui n'est pas acquis, bien qu'on en parle davantage.
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