Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie de la France par un immigré

L’abdication française fait partie d’une grande abdication occidentale, dont le diagnostic dépasse le champ de notre analyse.
Élites et peuples sont complices dans cette affaire. Les populistes le savent très bien, car de Zemmour à Marine Le Pen en passant par Philippot, ils collectionnent les revers électoraux. Le peuple ne veut pas être sauvé. Il veut être dorloté et flatté dans ses opinions.

Le faible obéit à plus fort que lui. Ses faits et gestes sont simplement autorisés et tolérés, ils sont réversibles pour un oui ou pour un non, car ils dépendent d’un pouvoir extérieur qui a ses propres désirs et ses propres intérêts. Un enfant n’est pas souverain, il dépend des desiderata de ses parents. Tel est le pays dépourvu de puissance : il fait du bruit, il dépense de l’énergie, il occupe un espace, il joue au pompier, au soldat ou au médecin, il fait semblant d’être maître de lui-même et seigneur chez soi : la comédie dure tant qu’il y est autorisé. Tôt ou tard, on lui demande de remballer ses jouets et d’aller faire ses devoirs.

On est passé en moins de soixante ans d’un empire colonial où la République faisait régner sa loi à un territoire national discontinu où la souveraineté est contestée trois cent soixante-cinq jours par an. La splendeur du spahi et du zouave a laissé place à la discrétion de l’employé des HLM qui rase les murs pour avoir la vie sauve.

D’une élection à l’autre, le peuple reconduit une classe politique qui organise sa disparition. En 2017, quelques mois après les massacres terroristes du Bataclan et de Nice, le peuple a élu Macron, dont le programme n’est pas franchement patriote. Et en 2022, au premier tour des présidentielles, il ne s’est pas trouvé plus de 30 % des électeurs pour dire non à l’immigration de peuplement et à l’abdication de toute-puissance devant l’Union européenne, les deux véritables questions posées par le vote. Personne n’a menacé les électeurs, aucune kalachnikov n’a été aperçue dans ou près des bureaux de vote, les Français ont choisi librement la mort.

La France n’est plus le pays des Français. Face au peuple de souche, surgit un peuple nouveau qu’il convient d’appeler peuple immigré. Il est alimenté par deux affluents majeurs : les Maghrébins et les Subsahariens. Bien qu’issus de civilisations différentes, ils ont en commun un attrait pour l’islam et un appétit non dissimulé pour la culture américaine. Prenez le métro et vous verrez des jeunes Sahéliennes magnifiques, portant hijab et leggins, qui balancent la tête sur le dernier rythme de Beyoncé. Cette synthèse est étonnante à première vue, mais elle est logique et utile. Logique car elle est fondée sur le refus de la France : l’islam et les États-Unis étant deux contre-modèles puissants à notre vision du monde. Utile ensuite car elle offre une identité à ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas s’assimiler à la civilisation française. L’identité acquise est encore pauvre et primaire, mais elle va évoluer à terme pour embarquer autre chose que le simple refus de la France : une nouvelle culture nationale, ce qui équivaut à un nouvel « air de famille ».