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Critique de iris29


Si vous aimez l'art contemporain ou que vous avez envie de découvrir ce monde, si vous étiez jeunes dans les années 90, si Londres, ou New-York vous font rêver , alors ce livre est pour vous .

Il raconte la formidable ascension d'un groupe de jeunes artistes plasticiens dans le Londres des années 90.
Vincent est courtier en bourse et rencontre au cours d'une soirée une petite bande talentueuse dont très vite deux talents vont émerger plus vite et plus fort que les autres . Il s'agit de Kévin et Randall . Fasciné , Vincent va les introduire dans son milieu . Ils ont la fantaisie, eux ont l'argent.
Très vite Randall va s'imposer (par le culot et la provoc'), comme un créatif brillant . Et Vincent va devenir son meilleur ami, son conseiller financier, son miroir aussi parfois, quand il recueille ses "citations "appelées ses "Randallismes" ...
Randall va multiplier les créations géniales et grimper une à une les marches de la célébrité .
Jusqu'au jour où Randall étant mort , son épouse et Vincent découvrent un atelier contenant des toiles inconnues à forte connotation pornographique.
Exécuteurs testamentaires de l'oeuvre, ils sont face à un dilemme : révéler au monde le génial travail pictural de Randall ou détruire ces peintures impliquant l'élite du gotha artistique et financier, (dont eux mêmes...), dans de fâcheuses positions...
Mais comme personne n'a posé , personne n'est au courant...
Et cela représente aussi beaucoup d'argent... Mais ce n'est pas cela dont il est réellement question, c'est plutôt : a-t-on le droit de cacher une oeuvre magnifique au public si celle-ci peut foutre en l'air votre respectabilité?

Connaissant son sujet sur le bout des doigts , Jonathan Gibbs , journaliste décrit une ascension fulgurante totalement fictive mais largement inspirée de la réalité .
Toutes les petites anecdotes racontées dans ce livre m'ont amusée . Il y avait le bleu Klein , désormais il faudra compter sur le jaune Randall... Il y a l'intervention genre commando Painted ball ,de Randall comme un hommage aux éclaboussures de Pollock . Il y a les boites de conserve contenant de la "merde d'artiste" de Manzoni, dont Randall s'inspirera pour créer sa première oeuvre comme première provocation...
Ce roman raconte de façon critique une époque prête à s'emballer pour tout ce qui la surprend, l'amuse, et la questionne . Un art où le discours tient une place plus importante encore que l'oeuvre .
Les prix ont suivi , des fortunes se sont faites .
J'ajoute que ce roman est truffé de noms célèbres qui assistent (à l'insu de leur plein gré ), à des fêtes et des vernissages afin d 'asseoir la crédibilité de Randall (personnage fictif) , si bien qu'on y croit dur comme fer...
C'est un voyage dans le temps , celui des années 90 , ainsi qu'un voyage dans un certain milieu, plus qu'un livre sur des personnages , car à part Randall, ils passent un peu au second plan , mais c'est normal , c'est lui qui brillait .


Randall : un roman jubilatoire , original et vraiment bien fichu .
Un roman qui m'a donné envie d'aller en octobre à la FIAC découvrir des Randall ...

PS/ Je n'aurais jamais su que ce roman existait sans les belles critiques nombreuses de mes amies babélio , je les remercie...
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