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EAN : 9782283028872
384 pages
Buchet-Chastel (14/01/2016)
3.36/5   29 notes
Résumé :
Que se serait-il passé si Damien Hirst n’avait jamais existé ? Si le jeune artiste britannique le plus célèbre et le plus influent des trente dernières années avait été quelqu’un d’autre ? Quelqu’un d’encore plus provocateur, plus scandaleux et de beaucoup, beaucoup plus drôle ?
C’est le scénario que met en scène Randall, formidable premier roman campé dans le Londres des années 1990, de la « Cool Britannia », et de l’émergence des « Young British Artists ».<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 29 notes
« L'art conceptuel : un art qu'il n'est pas nécessaire de voir pour le comprendre. »
Une plongée dans un monde hors du commun qui montre l'importance d'un ''Sweet Nothing''. Comme le dit Martin Creed « ne rien communiquer laisse plus d'espace. » Pourquoi parler de Martin Creed ? Parce que cet artiste est cité dans le livre et m'a amenée à me promener dans son univers. L'une de ses premières oeuvres Work No.3 « Yellow Painting » a fait écho alors que je lisais ce roman. Randall, le jaune Randall, la couverture du livre. Il voulait laisser une couleur à son nom, le jaune, comme le soleil qui brille aujourd'hui alors que je termine ce livre en repensant, un sourire sur les lèvres, à sa série des « Pleins soleils ». Creed, une référence anodine ? Peut-être pas. Je ne sais pas. En revanche, Jonathan Gibbs connait très bien le sujet de l'art. Une lecture tout en douceur car je suis inculte, j'ai donc du faire de nombreuses pauses pour voir les oeuvres évoquées dans ce roman, m'immerger dans ce mouvement artistique des Young British Artists. J'ai revu, ou vu pour la première fois, certaines créations sous un autre angle et c'est un joli cadeau que cette lecture faite dans la cadre d'une masse critique. J'en profite tout de suite pour remercier Babelio et les Éditions Buchet Chastel. Ce fut un voyage agréable. J'ai apprécié l'écriture de l'auteur alternant les points de vue : immersion lorsque Vincent raconte une partie de sa vie au côté de l'artiste Randall et en retrait lorsqu'il présente l'univers des protagonistes, sans Randall, décédé. J'ai donc suivi la rencontre en 1989 de Vincent -22 ans, courtier à la City, dépensant sans compter- et de Randall -24 ans, artiste en devenir- de sa sortie de l'école de Goldsmiths à Londres, pendant une dizaine d'années. Randall lui fera découvrir un art, un art de vie aussi : les beuveries dans les pubs certes mais aussi les livres, les musées, pendant des heures et les liens unissant un groupe d'artistes naissants, lui montrant l'éclosion d'une oeuvre, de la création ex nihilo à partir d'une première idée jusqu'à la réalisation d'une exposition et la vente. Lui expliquant aussi le questionnement de l'artiste : à partir de quel moment l'oeuvre existe-t-elle ? Quand elle est créée, exposée, vendue ou seulement à la revente ? Randall remplira des vides dans l'esprit de Vincent, mais ce dernier s'interroge toujours quant à savoir ce qu'il pouvait apporter en retour à Randall. « Peut-être un jour se rendra-t-il compte qu'il a besoin d'un crétin, d'un béotien, pour servir de mesure à son génie. Ou peut-être pas. Peut-être était-ce un génie propre à Randall de devenir l'ami de quelqu'un dans mon genre. » Vincent s'est-il rendu compte de l'importance qu'il avait pour Randall ? Il le saisira à la fin du roman. Pourquoi ? Parce que la vie est un cercle. Vincent amoureux de Justine, l'avait présentée un soir à Randall et quelques mois plus tard Justine était avec Randall. Sans ressentiment, Vincent qui les aimait autant l'un que l'autre, dira « je fus heureux pour nous trois ». Alors Randall décédé, Vincent et Justine se retrouvent, exécuteurs testamentaires pour gérer le patrimoine de Randall et surtout, la découverte de tableaux dont personne ne connaissait l'existence. Se retrouver, tous les deux avec le testament de Randall sous forme de tableaux pornographiques reprenant toutes les personnes qui ont gravité autour de Randall dans des positions ''légèrement'' embarrassantes les amène à se questionner sur eux-mêmes sous l'oeil et les couleurs de Randall... « leur danse fut une expression de cet amour, tout comme cet amour fut une réponse à leur danse ». Qu'ils le veuillent ou non, Randall les a marqués. Randall avait raconté à Vincent l'histoire du cercle parfait de Giotto -il s'est entraîné à l'exercice... plus de quatre mille cercles avant d'y arriver, un cercle parfaitement fini. Alors Randall, pourquoi ce cercle Enso dans la chambre à coucher ? Un cadeau pour Justine et Vincent après votre départ ? J'en reviens à ce Sweet Nothing et une des citations de Creed « I want what I want to say to go without saying ». Pour peindre un Enso, Randall n'a-t-il pas fait le plus beau cadeau qui soit à ses amis ? Une jolie déclaration qui ne dit pas son nom. J'ai été très sensible à ce qu'a réussi à véhiculer Jonathan Gibbs, tout en douceur, délicatesse malgré une quantité foisonnante de connaissances, il ne s'est pas contenté de montrer son savoir, il a montré son art qui va au-delà.
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Ce livre avait tout pour me plaire ! (oui, je sais, en règle générale, quand ça commence comme cela, c'est pas très bon…) Mais voilà, la magie Randall n'a pas opéré sur moi. Et pourtant il y avait là un thème que j'affectionne, l'art contemporain, une intrigue plutôt bien choisie : la découverte quelques années après la mort de Randall, artiste contemporain bankable, adulé autant que décrié, de tableaux à caractère pornographique mettant en scène (si, si, c'est le mot qui convient) toute une partie du gratin du monde de l'art (artistes, galeristes, acheteurs et spéculateurs de tout bord).

Je me régalais déjà à l'ouverture de ce livre, d'autant plus que la lecture de citations bien choisies par Iris29 m'avaient d'ors et déjà séduite.

Qu'est-ce que j'ai loupé ou qu'est-ce qui a bien pu faire que le charme, qui semble bien avoir eu raison de la grande majorité des lecteurs et lectrices de Randall, n'ait pas eu de prise sur moi ?

D'abord, j'ai eu beaucoup de mal avec le style de Jonathan Gibbs. Je l'ai trouvé « froid » et je n'ai pas réussi à me laisser embarquer par la petite musique des mots qui est si importante pour moi.

Ce qui m'a le plus intéressé, c'est toute la partie qui se déroule dans le présent : la découverte des tableaux, le don de ce manuscrit écrit par Vincent sensé délivrer une image, autre, nouvelle, plus réaliste, de Randall l'artiste, et cette grande question : que faire de ses peintures ? Les garder au secret, les détruire ou les diffuser au grand jour ?

Par contre, toute la partie sur le passé, le pourquoi du comment Randall est devenu ce grand artiste, son parcours, les rencontres et les choix artistiques qui ont scellés son destin, m'ont lassée assez rapidement. Pas tant par le propos, mais par le style : trop impersonnel, trop descriptif, trop neutre… Est-ce le fait que l'auteur ait voulu ré-écrire l'histoire ? Comme le dit la 4ième de couv : « Que se serait-il passé si Damien Hirst n'avait jamais existé ? Si le jeune artiste britannique le plus célèbre et le plus influent des trente dernières années avait été quelqu'un d'autre ? Quelqu'un d'encore plus provocateur, plus scandaleux et de beaucoup, beaucoup plus drôle ? »

Et cette question qui m'a taraudée tout du long du livre : « Pourquoi sont-ils si surpris de ces tableaux venant d'un artiste qui a fait de la provocation son fonds de commerce ? Et pourquoi tant de crainte et d'égards pour la réaction des VIP qui ont fait sûrement bien pire, devant ou hors caméras pour la plupart ? -Tout ce petit monde est peut-être un peu trop rentré dans le rang avec les années ?

Ce qui est le plus surprenant et touchant, en tout cas, à mon humble avis, c'est que cet artiste, qui a tant crié que la peinture était morte, qui a fait de l'art du « consommable-périssable », retourne aux pinceaux, aux huiles et essences, et se coltine de nouveau à la toile, prépare ses apprêts puis ses mélanges. Tout cela en secret, dans un atelier que n'aurait pas renié Francis Bacon, petits bouts de photographies et magazines, posés au bord des toiles, comme fils d'Ariane...

"Une façon de travailler (…) par empâtement, comme d'autres produisent des tableaux photoréalistes. La façon de mettre une couleur sur une autre, du jaune sur du blanc, ou du blanc sur du marron, d'en forcer le mélange contre leur volonté, là sur la toile. Il se pencha, examinant le paysage de la peinture, ses contours et ses accumulations, ses petits pics barbouillés pour faire des glaciers. Il se passait un tas de choses à la surface."


Tout compte fait, je suis plus déçue d'être passée à côté que déçue du livre en lui-même. le propos est intéressant : les réflexions sur le monde de l'art, les subtilités de ce marché, les enjeux des expositions et de la création, non plus d'oeuvres d'art au sens strict, mais d'événements à travers des installations éphémères et datées, et cette surenchère du « no limit »… vous accrocheront sûrement.

Et ce cercle parfait...

Mon intérêt est revenu intact les 40 dernières pages, et là, j'aurai voulu que l'histoire continue !

Mais cela n'a pas suffit.
Lien : http://page39.eklablog.com/r..
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Reçu dans le cadre du dernier Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Buchet-Chastel de m'avoir envoyé cet ouvrage que je ne me serais probablement jamais procuré par moi-même. Non pas que je n'aime pas l'art, au contraire, car tel est le sujet principal de cet ouvrage mais toujours est-il que lorsque l'on me parle d'art contemporain, je me sens complètement dépassée. Soit, je n'y comprends rien et n'ai jamais cherché à comprendre. Y a-t-il-d'ailleurs vraiment quelque chose à comprendre ou est-ce seulement une question de feeling ? du genre j'accroche ou je n'accroche pas ? Que celui ou celle qui à la réponse à cette question m'éclaire s'il vous plait !

Bon revenons au sujet principal de cet ouvrage. Randall est un jeune artiste mais il n'est pas le seul. Il fait partie d'une bande dont tous ont fait l'école des Beaux-Arts et qui ne demandent qu'à faire leurs preuves sur le marché cruel et impitoyable qu'est celui de l'art. Entre eux, ils se surnomment "Le Cercle" mais ils appartiennent en réalité à ce que l'histoire appellera plus tard la génération des "Young British Artists". Oui, cela se déroule pour une grande partie à Londres dans les années '90 avant de viser plus tard les Etats-Unis, à savoir la grande révélation au monde entier, et plus que tout, la réussite, le gloire...bref, tout ce que peut rêver un jeune artiste. Randall est en quelque sorte la figure autour de laquelle les autres membres du cercle pivotent, tout comme notre narrateur d'ailleurs, Vincent, qui, lui, contrairement aux autres, connaît plus le monde des banques que celui des arts sous toutes ses formes. Il va cependant être accepté en tant que membre à part entière (au début, parce que c'est lui qui possède l'argent et qui paye ses tournées de vodka dans tous les endroits branchés mais après, parce qu'il est là et que cela va de soi). Et puis, il y a cette fille, Justine, avec Vincent se met d'abord en couple avant de la présenter aux autres. Pourquoi a -t-il mis autant de tant à la leur présenter ? Cela, vous le découvrirez vous-mêmes au cours de votre lecture mais sachez qu'il s'agit d'une belle histoire d'amour et qu'il ne faut pas y chercher une histoire de trahison nulle part. La vie est ainsi faite c'est tout !
Là est le côté que j'ai beaucoup apprécié dans cet ouvrage mais ce qui m'a perturbée, voire même carrément dérangée et mise mal à l'aise, ce sont les oeuvres d'art de Randall, qui tournent soit à la pornographie soit sont penchées vers la scatologie. Certes, c'est innovant et tout le monde se les arrachent (enfin, je parle uniquement des dernières oeuvres car tous les portraits de nus, de corps enchevêtrées, à deux, ou à plusieurs et dans toutes sortes de poses des plus ahurissantes n'ont pas encore été dévoilées au public. Aussi, là est le grand dilemme. Six ans après la mort de Randall et alors que Vincent est son exécuteur testamentaire, lui et Justine ne savent que faire ? Faut-il risquer de provoquer un scandale, voire offenser des dizaines de personnes pour la seule et unique beauté de l'art (enfin, cahcun y verra ce qu'il voudra. Là, je m'abstiens de donner mon avis personnel mais me contente de retranscrire les émotions des personnages) ?

Un premier roman extrêmement bien écrit, cela va sans dire que j'ai beaucoup aimé une fois, disons les 50 premières pages passées et digérées. oui, je sais, je suis gnan-gnan et sûrement trop fleur bleue mais je crois que je ne me changerais pas. En tous cas, cela reste une belle découverte que je ne peux que vous recommander !
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Les artistes contemporains sont-ils des génies, des imposteurs, ou les jouets d'un marché de l'art qui brasse des millards spéculatifs qui les dépassent ?
Vous ne vous êtes jamais posé la question en déambulant dans une exposition, dans un musée, à la FIAC, surtout avec vos gamins qui ronchonnent haut et fort en des termes peu diplomatiques et vous interpellent sur la question ?

Vincent, le narrateur, celui qui comme nous, doute en permanence sur la nature et la fonction de l'art, est un banquier d'affaire. Il est l'ami de Ian Randall, un maître de l'art conceptuel, dont les installations sont autant de provocations qui le rendent célèbre.

Randall caractériel et manipulateur est mort depuis 6 ans lorsque démarre le récit et laisse à ses exécuteurs testamentaires un cadeau empoisonné, sous la forme de toiles à sujets pornographiques représentant tout le microcosme qui se mélange, dont on se demande s'il faut les rendre publiques.

Ce roman est aussi l'histoire d'un livre en train de s'écrire sur l'histoire de l'artiste, sa relation avec ses amis d'un groupe ressemblant terriblement aux Young British artists, dont Damien Hirst était la figure de proue. On passe de vernissages à des fêtes bien arrosées, les paradis artificiels d'un petit monde hors de son temps qui partage parfois le même atelier, le même joint ou le même lit.

De Londres à New York, on se balade dans les hauts lieux de l'art contemporain, le Tate Modern, le MoMa, le Guggenheim, on côtoie Jeff Koons et Mark Rothko et plein d'autres artistes, on approche l'économie de l'art avec le jeu de la cotation des oeuvres , leur valeur à l'achat ou à la revente, les liaisons troubles entre artistes et acheteurs.
C'est aussi une histoire d'amour autour de Justine, une femme que Vincent et Randall ont aimée tous les deux.

Ce roman est troublant par sa vraisemblance, et drôle sur la caricature du milieu, tout au long du récit on a envie de savoir ce que vont devenir les peintures de Randall et le récit de Vincent .

S'il y a bien une chose que j'ai comprise avec Sonia Delaunay, Niki de Saint Phalle, Rothko....vous savez, la fameuse salle des 6 grandes toiles du Tate Modern, et quelques autres, c'est que l'art n'est plus décoratif depuis très longtemps , il nous renvoie comme un miroir un message sur notre temps, l'état de notre civilisation, c'est peut-être bien cela que nous raconte ce jeune auteur en mettant en scène ce personnage qui emprunte son caractère à plein d'artistes réputés .

Un solide premier roman, une construction efficace, des passages lumineux et drôlatiques. Vous apprécierez, je n'en doute pas la toute dernière énigme qui vous fera reprendre le roman à rebours, mais chut, je n'en dis pas plus ..... Je remercie Babelio et Buchet Chastel pour ce très agréable moment de lecture.
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Si vous aimez l'art contemporain ou que vous avez envie de découvrir ce monde, si vous étiez jeunes dans les années 90, si Londres, ou New-York vous font rêver , alors ce livre est pour vous .

Il raconte la formidable ascension d'un groupe de jeunes artistes plasticiens dans le Londres des années 90.
Vincent est courtier en bourse et rencontre au cours d'une soirée une petite bande talentueuse dont très vite deux talents vont émerger plus vite et plus fort que les autres . Il s'agit de Kévin et Randall . Fasciné , Vincent va les introduire dans son milieu . Ils ont la fantaisie, eux ont l'argent.
Très vite Randall va s'imposer (par le culot et la provoc'), comme un créatif brillant . Et Vincent va devenir son meilleur ami, son conseiller financier, son miroir aussi parfois, quand il recueille ses "citations "appelées ses "Randallismes" ...
Randall va multiplier les créations géniales et grimper une à une les marches de la célébrité .
Jusqu'au jour où Randall étant mort , son épouse et Vincent découvrent un atelier contenant des toiles inconnues à forte connotation pornographique.
Exécuteurs testamentaires de l'oeuvre, ils sont face à un dilemme : révéler au monde le génial travail pictural de Randall ou détruire ces peintures impliquant l'élite du gotha artistique et financier, (dont eux mêmes...), dans de fâcheuses positions...
Mais comme personne n'a posé , personne n'est au courant...
Et cela représente aussi beaucoup d'argent... Mais ce n'est pas cela dont il est réellement question, c'est plutôt : a-t-on le droit de cacher une oeuvre magnifique au public si celle-ci peut foutre en l'air votre respectabilité?

Connaissant son sujet sur le bout des doigts , Jonathan Gibbs , journaliste décrit une ascension fulgurante totalement fictive mais largement inspirée de la réalité .
Toutes les petites anecdotes racontées dans ce livre m'ont amusée . Il y avait le bleu Klein , désormais il faudra compter sur le jaune Randall... Il y a l'intervention genre commando Painted ball ,de Randall comme un hommage aux éclaboussures de Pollock . Il y a les boites de conserve contenant de la "merde d'artiste" de Manzoni, dont Randall s'inspirera pour créer sa première oeuvre comme première provocation...
Ce roman raconte de façon critique une époque prête à s'emballer pour tout ce qui la surprend, l'amuse, et la questionne . Un art où le discours tient une place plus importante encore que l'oeuvre .
Les prix ont suivi , des fortunes se sont faites .
J'ajoute que ce roman est truffé de noms célèbres qui assistent (à l'insu de leur plein gré ), à des fêtes et des vernissages afin d 'asseoir la crédibilité de Randall (personnage fictif) , si bien qu'on y croit dur comme fer...
C'est un voyage dans le temps , celui des années 90 , ainsi qu'un voyage dans un certain milieu, plus qu'un livre sur des personnages , car à part Randall, ils passent un peu au second plan , mais c'est normal , c'est lui qui brillait .


Randall : un roman jubilatoire , original et vraiment bien fichu .
Un roman qui m'a donné envie d'aller en octobre à la FIAC découvrir des Randall ...

PS/ Je n'aurais jamais su que ce roman existait sans les belles critiques nombreuses de mes amies babélio , je les remercie...
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Si vous avez honte de ce qu'il a peint, c'est pas de chance. Acceptez cette honte. Cela pourrait bien faire de vous une meilleure personne. Certainement, dans cent ans, quand ces tableaux seront accrochés au mur de ce qu'on appellera des maisons dans ce qui restera de ce putain de monde, et que nous serons tous, si Dieu le veut, devenus poussière, alors personne ne pensera le moindre mal de vous sous prétexte que vous figurez dessus. Dans le grand dessein universel, être une note de bas de page de cette histoire-là est plus que ce que nous méritons.
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Je ne t'ai demandé de gérer mon argent que pour m'assurer ta présence à mes côtés, tu le sais bien, Vincent, non ? - puis, une main posée sur mon épaule, me secouant à sa façon amicale, agressive et ironique : j'ai besoin de toi à mes côtés, Vincent. Je ne sais jamais quoi penser de mon travail jusqu'à ce que tu me demandes ce que ça peut bien vouloir dire.
Il fut visiblement satisfait de cette déclaration. Il me vit rire, autant de sa suffisance que de la phrase elle-même, et me fit un grand sourire.
- Vas-y, Vincent. Note-la.
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Comment un artiste peut-il reprendre la main sur son travail, une fois qu'il a été abandonné au marché ? On le vend, il disparaît. Voilà la vérité, telle qu'il la voyait : il n'existe pas d'oeuvre d'art en tant qu'entité autonome, en tant que Ding and sic. Tant qu'elle est dans l'atelier, elle fait encore partie de l'artiste. Quand elle est dans une galerie, c'est une marchandise, un chaudron bouillonnant de valeurs hypothétiques et pourtant indifférenciées, comme la chat dans la couveuse. Quand elle est accrochée au mur chez quelqu'un, ou dans un musée, elle devient une pièce de collection. Nulle part elle n'existe par elle-même.
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Je vis comment un groupe de personnes se débrouilla pour accéder à une position dominante dans le milieu de l'art de la capitale, et comment une nation, séduite et titillée par leurs pitreries et leur assurance, s'empara d'elles pour les porter au pinacle de sa culture, de sa vision d'elle-même, à une époque où le monde braquait ses regards sur Londres en proclamant le retour du Swinging London.
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Encore une règle: ne jamais exposer ses propres oeuvres chez soi . C'est l'équivalent d'un inceste , ou du fait de se masturber devant un miroir : une pratique vicieuse et impie . Non, il faut s'en débarrasser , l'envoyer dans le monde , comme on y envoie ses enfants , les éloigner le plus possible de soi .
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