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Critique de 1001histoires


Décembre 1946, Berlin, zone d'occupation américain. Depuis la fin de la guerre un flot ininterrompu de réfugiés et rapatriés converge à Berlin : soldats de la Wehrmacht libérés de camps de prisonniers, populations déplacées par les nouvelles frontières, minorités germanophones revenant au pays. Richard Oppenheimer travaille depuis six mois au Service allemand de recherche, des journées entières à trier des fiches nominatives pour faciliter la recherche de disparus et la réunion de familles. L'Allemagne en tant qu'Etat n'existe plus. le Reich a été divisé en quatre secteurs administrés par les Alliés. Berlin a aussi été partagé en quatre et les dissensions entre l'Est et l'Ouest ne contribuent pas à améliorer les conditions de vie des berlinois qui souffrent du froid et de la faim.

Oppenheimer ne fait plus parti de la police mais sa réputation va le rattraper. Un allemand communiste travaillant pour les soviétiques a été assassiné en secteur américain. le colonel Aksakov ( déjà croisé dans le tome précédent ) du tout nouveau MVD impose Oppenheimer auprès de l'embryon de police allemande qui est chargée de l'enquête. L'administration américaine n'est pas en reste et exige qu'Oppenheimer la tienne au courant des recherches. Oppenheimer se retrouve propulsé comme conseiller du commissaire allemand Billhardt revenu manchot de la guerre. Une course poursuite avec un tueur en série s'engage alors. L'enquête est passionnante avec son lot de suspense et de rebondissement avec des personnages secondaires aux interventions aussi inattendues que déterminantes : Hilde ( que le lecteur connait depuis le début de la série ) pour ses connaissances en psychologie des criminels et Theo un gamin orphelin débrouillard et attachant.

Un polar historique ne se limite pas à une enquête. Harald Gilbers profite des investigations d'Oppenheimer et de Billhardt pour aborder plusieurs sujets historiques. Il y a tout ce qui touche à la dénazification : les dirigeants nazis vont être châtiés mais comment réhabiliter tous les allemands qui n'ont eu qu'un rôle mineur et passif ? L'auteur aborde aussi l'esprit de vengeance des allemands détenus en camp de concentration nazis.

Le lecteur voit se profiler la partition de l'Allemagne. L'occupant soviétique, dans l'administration allemande qu'il aide à construire, favorise les communistes allemands qui sont surnommés les « moscoutaires ». Ceux qui ont été impliqués dans l'assassinat de policiers en 1931 occupent déjà de hautes fonctions, c'est le cas de Walter Ulbricht et surtout d'Erich Mielke qu'Oppenheimer va croiser.

Je lis chaque tome de la série d'Harald Gilbers toujours avec autant de plaisir. L'auteur sait mettre en scène des personnages auxquels on s'attache. Et puis il y a l'Histoire qui défile. Après la seconde Guerre mondiale, la reconstruction de l'Allemagne et la Guerre froide s'annoncent pleines de révélations instructives.

Harald GILBERSLa vengeance des cendres , titre original « Totenliste », Allemagne 2018. Traduit de l'allemand par Joël Falcoz pour les Éditions Calmann-Lévy, parution le 17 juin 2020, ISBN 9782702166475. Réédition le 6 mai 2021, Éditions 10/18, ISBN 9782264077899.


Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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