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Critique de belette2911


Tel un serpent tentateur, Gruz m'avait agité sous le nez ce thriller, le faisant onduler devant mon regard hypnotisé et, comme Eve, j'ai succombé aux charmes du roman, vanté par lui dans sa chronique.

Gilberti, l'auteur, s'est transformé, quant à lui, en python, m'enserrant l'esprit dans les anneaux puissants de son thriller, les resserrant de plus en plus autour de moi, jusqu'à me faire lâcher prise et quitter le monde réel.

Plongée dans le métro à la page 480, je fus tirée de ma lecture par mon homme qui me donnait un coup de coude. Quoi ? C'était pour me signaler que le métro arrivait à notre station de destinations. Sans lui, et bien j'aurais fini au terminus !

Ce qui m'a plu, dans ce roman, c'est qu'il soit constitué de deux récits qui, comme des crochets venimeux du Cobra, se sont plantés dans ma gorge, distillant un venin addictif.

D'un côté, Cécile Sanchez, commissaire de police spécialisée en criminologie qui traque les criminels les plus dangereux et les plus déviants qui sévissent dans l'Hexagone. La voici confrontée à un tueur particulièrement brutal qui éviscère ses victimes avant d'emporter leurs organes.

De l'autre côté, en alternance "un chapitre sur deux", nous avons Ange-Marie Barthélemy, commissaire à l'antiterrorisme qui lui traque un groupuscule islamiste radical, ultra-violent, qui parcourt les grandes villes d'Europe : An-Naziate, dont les membres ne laissent dans leur sillage que mort, ruines et chaos.

Cette alternance de chapitres est diabolique et délicieusement frustrante : je râlais de quitter la commissaire Sanchez et son enquête mais je me réjouissais d'en apprendre un peu plus sur celle de Barthélemy, râlant lorsque je devais le quitter, et ainsi de suite.

Frustrant, mais j'adore les romans écrits de cette sorte parce que je trépigne d'impatience et que le suspense est maintenu durant toute la lecture.

Point de vue personnages, Cécile Sanchez (surnommée Torquemada) n'a rien à voir avec la commissaire Julie Lescaut. Non, Sanchez, c'est du costaud et ayant étudié la synergologie, elle tiendrait plus d'un Patrick Jane de par son talent de "Mentalist"; le côté "borderline", fantasque et irrespectueux des règles en moins, ce qui est dommage parce que je l'ai trouvée un peu trop "too much" et que j'ai eu du mal à m'attacher à elle au départ.

Par contre, le commissaire Barthélemy, Ange-Marie de son prénom (l'auteur a-t-il pensé à la douleur de porter un tel prénom dans la vie courante et surtout à l'école ?), lui, j'ai aimé son côté froid et bourru, plus en adéquation avec le personnage. Surnom : l'Archange.

On se doute qu'à un moment donné, leurs enquêtes respectives vont se télescoper, mais "quand" ? Et surtout quel sera le dénominateur commun entre les éviscérations et le terrorisme ?

Lorsqu'elles ont fusionnées, j'ai compris qui était l'Éventreur, mais j'étais loin d'avoir compris le "pourquoi" de ces meurtres... Pire, lorsque Cécile Sanchez comprend et l'explique à ses hommes, elle tiendra le pôvre lecteur dans l'ignorance, ajoutant par-là encore plus du suspense.

Suspense qui devient plus fort dans les cent dernières pages, faisant monter l'adrénaline, l'angoisse et la fébrilité du lecteur, agrippé à son livre comme un vampire assoiffé.

A-t-on idée de torturer son lectorat de la sorte ? de lui faire sortir ses tripes de cette manière, de faire un suspense qui serait insoutenable pour le coeur d'un cardiaque ?

Ce que j'ai aussi apprécié aussi chez cet auteur, en plus de son écriture correcte et agréable, du suspense qu'il sait distiller correctement, de son réalisme dans l'action, de sa manière de construire son récit et d'expliquer les choses, de cette impression qu'il m'a donné de maîtriser tous les sujets abordés dans le roman ?

Et bien, c'est le fait qu'il n'ait pas sombré dans certain travers : considérer que tous les musulmans sont tous des extrémistes et des Islamistes enragés.

Un passage dans le livre illustre bien le fait qu'il ne faille pas mettre tous les musulmans dans le même sac, que le Coran est une religion d'amour et que bien que le Livre possède quelques passages violents, il fait dire par Barthélemy que la Bible n'en est elle-même pas exempte.

Bref, Gilberti est un cobra et il m'a fasciné par son histoire : j'apprécierais fortement revoir les deux commissaires pour une autre enquête... et qu'il ne leur arrive rien de fâcheux, sinon, je hurle !

Transformée en Anaconda vorace, je viens d'avaler tout cru ce pavé de 552 pages et de le digérer, assimilant toutes les données. le menu était copieux mais pas indigeste.

Un vrai festin, je vous jure ! Je m'en suis léchée les babines et les canines... Pardon, les crochets !

EDIT : Par contre, après cette lecture prenante, je pense que je vais lire la collection des "Tchoupi"... Oui-Oui serait trop dur pour moi...

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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