Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une

Déjà, le premier chapitre commence fort avec un constat véridique : bosser à temps partiel dans une entreprise est stigmatisant. On a vite tendance à vous coller une étiquette de "feignasse", quand vous ne finissez pas carrément au placard. Si l'auteure cherchait à défendre le point de vue de ces salariés, je m'interroge en revanche sur l'une des répliques de Camille. Alors qu'elle doit faire du rangement chez elle (la "thérapie par le vide" voudrait que nous nous délestions de ce qui nous entrave au quotidien sans que nous en ayons conscience), elle s'insurge : "Je n'étais pas femme au foyer ! Je n'avais pas des journées entières devant moi !". Personnellement, ce genre de jugement de valeur me choque dans un roman où il doit être davantage question de tolérance et d'ouverture d'esprit.
De même, la résolution des problèmes me semble un peu facile et la prise de risques sous-évaluée. Avoir des rêves, c'est bien, mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs comme notre héroïne qui démissionne avant même d'obtenir le financement de son projet.
Hormis ces bémols, ce récit court reste criant de vérité et nous amène à réfléchir sur ce que nous ne sommes plus prêt à supporter. Sur ce que nous désirons vraiment afin de ne plus, je cite, "Traîner la désagréable impression d'avoir tout pour être heureux, mais pas la clé pour en profiter.".
Et comme l'auteure maîtrise très bien la langue française, on boit à ses mots comme du p'tit lait ! En somme, une lecture vraiment appréciable, pétillante, pleine de bon sens et initiatrices de changements.