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Critique de Imkal


Tout d'abord, un grand merci aux editions Michel de Maule et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'action "Masse critique" de mai 2014.

La critique maintenant... Je me sens un peu pris au piège dans l'évaluation de ce livre. D'une part, il ne s'agit pas à proprement parler d'un essai philosophique comme je l'espérais mais d'un receuil de chroniques socio-philosophico-littéraires, qui à mon avis ont déjà été publiées par ailleurs. D'autre part, si la pertinence des chroniques est toujours d'actualité, le travail de l'auteur ressemble plus à un dépoussiérage qu'à une actualisation du propos. Je m'explique...

Le livre est composé d'une bonne cinquantaine de chroniques de chacune 3 pages. Les chroniques présentent une critique de notre société, critique à mon sens fondée et parfois révélatrice des troubles de notre société. En regard de ses critiques, l'auteur nous propose d'approfondir le sujet au travers d'autres lectures plus pointues. Si le procédé est anodin dans le cadre d'une chronique hebdomadaire, il ressemble plus à de la retape publicitaire lorsqu'elles sont accolées les unes aux autres, surtout quand les mêmes auteurs encadrés de qualificatifs extravagants reviennent régulièrement au fil des chroniques.

Ensuite, je reproche à l'auteur de se cacher derrière ces autres écrivains, de ne pas clairement affirmer ses positions et de, sans cesse, ressaser sa nostalgie des temps passés teintée de christianisme inavoué et de chauvinisme patent au travers d'un langage surrané et désuet. On ne peut être et avoir été, M Giovanni, notre époque demande une solution apparentée à notre époque et non le rétablissement des valeurs d'antan même si la beauté et la pertinence de ces valeurs sont indéniables.

Ensuite et c'est peut-être pour moi le plus grave, l'auteur m'a amené au cours de ses chroniques à me poser la question suivante: "Si l'écrivain était encore devant une feuille blanche au lieu d'un clavier et si l'effort d'écrire demandait encore la patience de notre calligraphie au lieu d'exercer l'art du copie/coller, les étals des libraires seraient-ils aussi chargés de nouvelles parutions qu'ils ne le sont aujourd'hui". Je ne critique pas les méthodes modernes, je pose simplement la question de la relation à l'acte d'écrire que l'écriture mansucrite exige. le problème c'est que je me pose clairement la question de l'existence de ce livre si les méthodes modernes de compilation et de sauvegarde n'existaient pas. Il y a pour moi dans cet ouvrage tromperie d'une part parce que les propos tenus malgré leur pertinence sont éventés et d'autre part parce que l'auteur abuse des procédés qu'ils dénoncent. Je suis d'autant plus mitigé que finalement, la critique qui s'énonce comme vérité sans proposer de solution ni d'analyse circonstanciée de la situation, fait l'apanage de l'opinion publique tellement décriée dans ce livre et fait le lit des idéologies mensongères que l'auteur voulaient ici dénoncer.

En conclusion, il y a dans ce livre matière à refléxions et des pistes à suivre, mais la pertinence dans les propos ne peut m'ôter du nez cette odeur de naphtaline et de poussière...
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