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Cela fait trente ans qu'Hervé Guibert nous a quittés, emporté par les effets du sida à 36 ans, laissant derrière lui une oeuvre fascinante qui occupe une place unique dans la littérature française et que redécouvrent aujourd'hui de nouveaux lecteurs. On a tout dit de Guibert, l'enfant terrible et subversif, à la fois doux et provocateur, précurseur dans l'autofiction, auteur de romans, nouvelles et récits mais aussi de photographies où surgissaient avec éclat tous les protagonistes et les objets d'un petit théâtre personnel parcouru par le désir ; Guibert qui poussait si loin l'introspection qu'il alla jusqu'à filmer sa maladie. Écrivain et journaliste à Libération, Mathieu Lindon a été très proche, et ce de longues années, d'Hervé Guibert, apparaissant de manière récurrente dans plusieurs romans de l'écrivain disparu en 1991. Si Lindon est resté plutôt discret sur cette amitié qu'il a commencé à aborder dans ses romans avec le sublime Ce qu'aimer veut dire paru en 2011, Hervelino (du petit nom affectueux qu'il donnait à son ami) sorti au printemps 2021, revient sur cette amitié hors norme, sur « leurs années romaines » lorsqu'ils séjournaient tous les deux à la Villa Médicis de 1988 à 1990, alors qu'Hervé était déjà malade et diminué physiquement par le sida. Interviewé par Tewfik Hakem, Mathieu Lindon replonge dans Hervelino, court texte mélancolique et souvent drôle qui n'est pas une collection de souvenirs à proprement parler, mais plutôt un livre sur la difficulté à raconter l'être aimé. Autre compagnon de route d'Hervé Guibert, le photographe Hans Georg Berger partageait avec lui sa passion pour l'image et a réalisé parmi les plus beaux portraits de l'écrivain. Certains  nourrissent cet entretien passionnant. __ À lire : Mathieu Lindon, Hervelino, P.O.L, 2021. Hans Georg BergerHervé Guibert, Un amour photographique, Éditions le Quai et Michel de Maule, 2020. __ Un entretien avec Mathieu Lindon animé par Tewfik Hakem et enregistré en public le 18 juillet 2021 au Mucem à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !. https://ohlesbeauxjours.fr/ __ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 https://ohlesbeauxjours.fr/evenement/the-unreal-story-of-lou-reed-by-fred-neche-french79/ 2022 © Oh les beaux jours !.

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Garde mon coeur

Garde ton coeur,
Garde mon coeur,
Dans ce temps fou,
Dans ce temps imprévisible !
Le soleil a besoin de coeur,
La nuit a besoin de coeur,
Même si pour toi il n'a pas de prix,
Même la fleur a besoin de coeur !
Soutiens ton coeur,
Soutiens mon coeur,
Si tu ne peux pas aimer
Laisse-moi vivre mes passions.
Défends ton coeur,
Défends mon coeur,
Mon coeur bat plus doucement
Car mon avenir est sombre.
Ecoute ton coeur,
Ecoute mon coeur,
Ne le mets pas dans l'abîme
Ne le noie pas dans le chagrin.
Miséricorde et clémence sur ton coeur,
Miséricorde pour mon coeur,
Le coeur c'est
La beauté,
Le coeur c'est
Un poète.
Garde ton coeur,
Garde mon coeur,
Ô, mon Dieu ! Donnez des yeux
A ceux qui n'ont pas de coeur !

Erlan Jounis, traduit par Tanakoz Tolkynkyzy.
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Tendresse

Infinitude,
Sans rives,
Neigeuse...
Les champs soupirent au rythme de mes pas.
Connais-tu la mesure de la tendresse
Que je porte en moi ?
Parfois la carapace s'ouvre, le masque
S'écarte un bref instant,
Et les doigts bourrus
S'imprègnent de tendresse
Ardente comme la nuit.
Inutile, mon bâton tombe,
Les années se taisent, émues,
Et de mes yeux bridés coule
La tendresse
Aussi chaude qu'un astre.
De trop de retenue stupide
Protège-moi.
Mes lèvres comme le sorbier sont rouges
Du jus de la tendresse.
L'infini
Telle une fatalité
Se reflète dans ton destin.
Que ma tendresse malhabile
Puisse un bref instant t'effleurer.

Vladimir Goundarev (1944 - 2012), traduction Christine Zeytounian-Belous)
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Trente-six degrés

L'enfant, le philosophe,
Le shah qui tremble sur son trône instable,
Le mendiant, le lâche et le téméraire,
Le poète dont les strophes hardies
Nous touchent parfois le cœur,
Le voyageur errant dans le désert,
L'alpiniste qui grimpe au sommet,
Le marin qui met cap au nord-ouest,
Tous ont une température de trente-si degrés.
Que dehors il gèle à pierre fendre,
Que le dernier brin de verdure succombe à la canicule,
Alors même que le pôle nord devient plus chaud que la Mecque,
Le corps humain garde la même température.
L'eau ne bout pas à trente-six degrés,
Nous ne pourrons jamais l'évaporer,
Encore moins chauffer un fer au rouge,
Ni même brûler une feuille de papier.
Comment donc expliquer que le monde, tour à tour chagrin
Ou radieux, avide d'impressions nouvelles,
Échoue, s'enlise dans le quotidien,
Trouve la vérité, succombe au doute,
Perd son chemin et divague, égaré,
Et bouillonne ardemment, à trente-si degrés ?

Termikhan Medetbek (1945-...), traduit par Christine Zeytounian-Belous.
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Écouter - méditer

Tu enfonces les doigts
Dans une caisse de musique.
On entend les invocations
Des touches noires et blanches.

Tout
Ce qui était hasard,
La musique l'éclaire :
Je me suis rappelé la rue,
La rencontre sous le pin.

Plutôt que de me crisper,
Mieux vaut tendre l'oreille,
Écouter - méditer,
Te rencontrer.

Les réverbères de la rue
Plissent les yeux,
Pour que la rencontre
A l'avenir
ne soit pas manquée.

J'éloigne tes doigts fins
De la caisse claire.
La musique s'interrompt,
La rue est silencieuse.

Les réverbères à la fenêtre
Nous éclairent plus vivement.
Ou bien est-ce la musique
Qui résonne en nous ?

Plutôt que de me crisper,
Mieux vaut tendre l'oreille,
Écouter - méditer,
Tout près de ce pin.

Derrière la fenêtre, sur la rue,
Erre notre musique,
On entend les invocations
Des touches noires et blanches.

Bakhytjan Kanapyanov, traduit par Florence Corrado
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L'épais silence de la forêt
Retient la neige en suspension,
Et dans les branches l'envol sans bruit
De l'oiseau ne trouble pas le noir.
Mais quel jour sommes-nous aujourd'hui ?
La neige a tout enseveli.
Enneigés, la fumée des villes,
Les mots forestiers devant moi.
Contre la vanité non loin
Le vaccin d'une branche sur le bras.
Les cieux pleins de neige qui flottent
Se déversent dans mon regard.
Et sur mon dos dans ma forêt
Je porte le poids du silence...

Bakhytjan Kanapyanov, traduit par Florence Corrado.
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La Terre

J'ai mis une yourte sur le globe terrestre,
Et les tourments de la terre sont mes tourments.
Je l'ai sentie et j'ai perdu le sommeil,
J'ai oublié que les rossignols chantent à l'aube.
Lorsque la neige prend sous la lune une couleur argentée,
Qui souhaiterait la maculer de sang ?
Les gens, hélas !
Ils ont traversé les siècles,
Les Attila et les Hitler, les Batyr et les Gengis.
Plus d'une fois, ils ont cherché à étouffer la Terre avec un noeud coulant,
Et plus d'une fois le sang a jailli de ses veines.
Mais quelqu'un également né de la Terre
L'a aidée à se relever et lui a servi d'infirmière.
Impossible d'énumérer les innombrables tourments,
Les civilisations qui sont parties en cendres...
Je me souviens d'Auschwitz et de Ravensbrück...
Tout cela, ce sont
Les veines ouvertes de la Terre
Pardonne-nous, ma chère Terre,
Tes malheureux destins, ton mauvais sort...
Tu es tellement vulnérable,
Je veux
Te prendre sur mes genoux et te caresser le front.

Kadyr Myrza Ali (1935-2011), traduction Philippe Rigaud.
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La nuit



Entre les feuilles, la lune jette un œil,
L’air tendre et doux rend l’âme bienheureuse,
Des nuages blancs chevauchent l’Altaï,
Un vent frais se lève des rives herbeuses.

Tes rêves d’avenir gonflent leurs voiles,
Les roseaux bruissent, caressés par le vent,
Voguant vers le ciel, brillent les étoiles,
Et par-dessus le firmament.

L’écho renvoie un chant de jeune fille,
Au creux de la nuit, les sommets se figent.
Les feuilles murmurent, berçant le sommeil
D’un petit enfant juste endormi.


// Toumanbaï Moldagaliyev (1935 – 2011)

/Traduit du kazakh par Catherine Brémeau
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L'écho d'une sirène en plein coeur,
Dans la nuit de miel vogue une locomotive...
L'aveuglante clarté
Fait fuir
Les buissons de saule effarouchés.

Mon rêve obsédant se réalise :
Je voyage vers l'horizon...
Je range ma valise, je compte les poteaux...
Quelques strophes reposaient dans mon coeur :
Avant, c'est sur elles que je voyageais,
Elles servaient de rails à mon destin.

Je devais me sortir de là ! De gré ou de force !
A la fenêtre le souffle de la nuit d'été,
Dans la rosée, la course du feu...
Mes compagnes de voyage
En proie aux rêves ne m'ont pas vu
Monter dans le train à Janakorgan.
Oui, c'était le début !
J'ai toujours été l'initiateur
De ma propre joie, caracolant en tête,
Ou me laissant parfois distancer...

Mais des années plus tard, en proie
A la nostalgie de mon ciel natal
Je suis retourné sur mes pas
Pour revenir à mon point de départ.

Les buissons de saule en rangs serrés
Poussent toujours avec exubérance,
Et la même sirène de locomotive
Derrière la colline, lancinante, résonne...
Sur les strophes de mes vers accumulés durant le voyage,
Je me traîne
Vers ma source...
Mon village, je te salue.

Essengali Raouchanov, traduit par Christine Zeytounian-Beloüs.
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Au coin

N'ayant pas pardonné ses polissonneries déplacées,
Le père a puni son fils espiègle.
Va au coin ! cria le père en colère,
Tout comme le guerrier d'une vieille légende.
Son fils effrayé et forcé alla au coin.
Petit, mais déjà fier,
Ses épaules ne tremblent presque pas,
Et son nez ne renifle que très peu.
C'est pratique d'avoir des coins dans une pièce,
Pour y punir les enfants un nombre incalculable de fois.
En lui-même, le petit garçon pensa :
"Je ne serais pas allé au coin
Si j'étais né libre sans foyer."
Ce garçon n'aime pas les coins,
Ce garçon déteste les coins.
Parfois, il dit à sa maman :
"Quand je serai grand, maman,
Je construirai une maison sans coins..."
Il me plait, ce diablotin,
Seulement, je ne sais pas si je lui pardonnerai ses espiègleries ?
Ah, combien heureux étaient nos ancêtres
Ils avaient grandi dans leurs yourtes sans coins !

Ouloukbek Esdaoulet, traduit par Olga Rigaud
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Une note de la division interdit aux officiers toute familiarité avec les Noirs américains, soldats et officiers, pour ne pas choque les officiers blancs qui considèrent les Noirs comme de race inférieure. Et la guerre de Sécession a duré quatre ans pour libérer les esclaves noirs du Sud!
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