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Critique de Dominique_Lin


Sous ses airs à ne pas en avoir, Henri Girard nous embarque dans les méandres de la relation père-fils, quand le fils a déjà 40 ans et que rien n'est encore réglé entre eux.
Le père est fruste, le fils en manque d'amour, à moins que ce ne soit le contraire ; ils sont le miroir l'un de l'autre. le fils n'ose pas demander l'affection que le père, en manque lui aussi, ne sait pas donner. le fils répète à l'identique ces comportements envers les femmes, avec les mêmes attentes, les mêmes espoirs et envies, les mêmes regards qui en disent aussi long que les silences.
Chaque fois qu'Hubert revient au village familial, qu'il l'ait quitté la veille ou pendant des mois, il retrouve une situation inchangée. le père a quitté le domicile conjugal et vit dans la maison en face celle de la famille. Les amis et les proches tiennent toujours le même rôle, en un peu plus vieilli, Hubert aussi…
La première partie du roman décrit parfaitement cette situation de village où chacun se connaît, peut-être un peu trop, car il ne reste que peu de place à la nouveauté, à l'acte libre.
Arrive l'incident… le match de foot, célibataires contre mariés du village, auquel Hubert a accepté un peu trop vite de participer, car son entraînement remonte à bien des années. Erreur ou mal nécessaire, les événements vont se précipiter, les choix, les défis, le regard sur la vie. Grain de sable nécessaire pour provoquer les situations, les prises de position, la mise à l'heure des pendules.
Hubert qui a toujours refusé d'aimer pour ne pas reproduire le manque d'amour d'un père — oui, je sais, c'est compliqué — va être confronté à ses propres sentiments, hors le regard du père, à moins qu'il n'agisse que par réaction.

Le style d'Henri Girard est tendre, précis, attachant. Il sait faire passer des idées profondes par la vie des « petites gens », ceux de la France d'en bas, les sans-dents… Il sait travailler les mots, en jouer, les faire rebondir là où on ne s'y attend pas toujours.
Un bémol, s'il en fallait un, pour enrichir la gamme de compliments, le passage sur le stage de formation est un peu long. On s'y égare un peu, même si on comprend le ressenti D Hubert et l'impact qu'il a sur lui.
Lien : http://dominiquelin.overblog..
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