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Critique de Bimach


Excellent livre sur la finance et les conséquences de sa globalisation. Il commence par un chapitre très pédagogique sur les besoins auxquels répond la finance, depuis les simples prêts, jusqu'aux produits plus complexes qui garantissent à un commerçant le prix de vente à terme d'un produit qu'il doit vendre après avoir mis du temps à le fabriquer, en passant par les dispositions comportant des assurances contre les aléas. Ce chapitre s'appuie sur l'exemple fictif d'un commerçant génois de la Renaissance faisant des affaires avec la Flandre, et risque de subir les conséquences d'une variation des taux de change, de transport, de financement de son opération, de variation des prix de ses produits à destination, etc.… entre la signature du marché, et la livraison, c'est à dire le moment où le prix est déterminé, et celui où il est payé, si la marchandise arrive à bon port malgré les aléas. le "spéculateur" qui lui vend l'assurance du prix à destination, se fait payer les risques qu'il prend à sa charge, car c'est son métier de les évaluer, pas celui du commerçant.
Il poursuit en analysant le fonctionnement de chacun des acteurs de ce monde de la finance, et montre, de manière très convaincante que l'idée de "valeur fondamentale" dont il convient, selon la théorie, de ne pas s'écarter faute de créer un risque de crise pour y revenir, n'a pas vraiment de sens dans la plupart des cas..
Par ailleurs, le livre montre bien que la volonté de ne pas trop perdre d'opportunités de croissance conduit nécessairement la finance à soutenir des projets en nombre trop grand par rapport à la capacité de l'économie à les faire tous prospérer, si bien que cela crée un surplus de "promesses" (c'est à dire de traites sur l'avenir, créances diverses), un "mistigri" comme il l'appelle, qu'il faudra bien un jour purger, avec des conséquences à ce moment là sur un certain nombre d'acteurs.
La globalisation qui augmente les possibilités de l'économie, augmente en même temps la dimension du "mistigri" et donc l'ampleur des crises qui, inévitablement, finissent par arriver.
Les pouvoirs publics ont retenu des leçons des crises précédentes, mais ils ont du mal à se servir vraiment de leurs pouvoirs. Par ex pour résorber en cas de crise, le "mistigri", il faut avoir le courage de désigner quels acteurs économiques vont assumer la perte correspondante, ce qui est une décision politique très difficile ; et le fait d'hésiter à la prendre, comme au Japon dans les années 90 ne fait que maintenir la situation de crise. Et il ne peuvent pas tout, et, tant qu'il n'y a pas de coordination internationale à froid, au moins des pays riches, ces derniers sont conduits à intervenir à chaud, comme lors de la crise de 2008.
Rendre un tel sujet, toujours aussi actuel, aussi abordable constitue un exploit, que je trouve logique de noter au maximum du barème.
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