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Critique de Takalirsa


Un roman dur et acéré comme la crête iroquoise qu'arbore le héros !
Au départ, l'histoire d'Anton ressemble à celle de tous ces petits délinquants fanfarons qui jouent aux gros durs le flingue à la ceinture. Rien de bien captivant, une pointe d'agacement presque. Et puis comme la pitoyable coupe "mohawk", le tout s'écroule lentement, se fissure, pour laisser apparaître un pauvre gosse privé d'enfance à qui on n'a jamais fêté l'anniversaire, ni raconté d'histoire pour s'endormir, encore moins offert de jouets ou de vacances. Un gamin touchant qui se raccroche au seul objet qui lui reste de sa mère, le Livre de la jungle - ça l'aide à s'évader de son quotidien sordide : "Je voudrais retourner dans mon rêve con", avoue Anton pour qui "le sommeil est un cri qui s'évanouit à l'intérieur". Il est vrai que son environnement ressemble à une jungle, avec le terrible Wilbur dans le rôle de Shere Kan le tigre féroce, et lui-même dans celui de Mowgli l'orphelin qui cherche sa place.
Tout s'effrite donc, le carton n'est pas le bon, le braquage finit au poste de police, et il ne reste plus à Anton qu'à souhaiter "que le ciel pleure pour moi qui suis incapable de pleurer". Commence alors une implacable critique de l'administration qui, du psy à l'assistante sociale en passant par les flics et le juge aux affaires familiales, n'est pas fichue de faire quoi que ce soit d'efficace pour l'insertion de l'adolescent. de toute façon, c'est bien connu : "Les pauvres gosses ne font que des pauvres gosses qui feront à leur tour des pauvres gosses"...
Heureusement, s'il est "fragile en apparence", Anton se révèle "solide par l'envie". Encouragé par Dune, une jeune fille qui le regarde "comme personne ne m'a jamais regardé", puis par Franco, un ancien boxeur qui le prend sous son aile, l'adolescent se trouve une force intérieure qui va l'aider à appréhender avec plus de sérénité sa relation au monde et aux autres. Libéré, il trouve alors le courage d'aller de l'avant : "Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais". Mowgli a finalement choisi de rejoindre le monde des hommes... même si le chemin est rude.
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