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Un tout petit roman, mais il faut réussir à y entrer!
Encore un roman pour ados à l'ambiance glauque et triste. Et Anton est antipathique. Un ado à crête de coq, qui semble sans personnalité et pris dans la spirale de la délinquance droit vers la criminalité.
Mais Anton est gaffeur, pas si méchant, surtout paumé. Et une erreur, un regard, une personnalité attentive le mettent sur de nouveaux rails, à voir où ils le mèneront...
Ce que je reproche à ce roman? trop court, il me paraît du coup précipité, trop rapide, un peu baclé. En tout cas cela est mon ressenti.
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Un roman dur et acéré comme la crête iroquoise qu'arbore le héros !
Au départ, l'histoire d'Anton ressemble à celle de tous ces petits délinquants fanfarons qui jouent aux gros durs le flingue à la ceinture. Rien de bien captivant, une pointe d'agacement presque. Et puis comme la pitoyable coupe "mohawk", le tout s'écroule lentement, se fissure, pour laisser apparaître un pauvre gosse privé d'enfance à qui on n'a jamais fêté l'anniversaire, ni raconté d'histoire pour s'endormir, encore moins offert de jouets ou de vacances. Un gamin touchant qui se raccroche au seul objet qui lui reste de sa mère, le Livre de la jungle - ça l'aide à s'évader de son quotidien sordide : "Je voudrais retourner dans mon rêve con", avoue Anton pour qui "le sommeil est un cri qui s'évanouit à l'intérieur". Il est vrai que son environnement ressemble à une jungle, avec le terrible Wilbur dans le rôle de Shere Kan le tigre féroce, et lui-même dans celui de Mowgli l'orphelin qui cherche sa place.
Tout s'effrite donc, le carton n'est pas le bon, le braquage finit au poste de police, et il ne reste plus à Anton qu'à souhaiter "que le ciel pleure pour moi qui suis incapable de pleurer". Commence alors une implacable critique de l'administration qui, du psy à l'assistante sociale en passant par les flics et le juge aux affaires familiales, n'est pas fichue de faire quoi que ce soit d'efficace pour l'insertion de l'adolescent. de toute façon, c'est bien connu : "Les pauvres gosses ne font que des pauvres gosses qui feront à leur tour des pauvres gosses"...
Heureusement, s'il est "fragile en apparence", Anton se révèle "solide par l'envie". Encouragé par Dune, une jeune fille qui le regarde "comme personne ne m'a jamais regardé", puis par Franco, un ancien boxeur qui le prend sous son aile, l'adolescent se trouve une force intérieure qui va l'aider à appréhender avec plus de sérénité sa relation au monde et aux autres. Libéré, il trouve alors le courage d'aller de l'avant : "Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais". Mowgli a finalement choisi de rejoindre le monde des hommes... même si le chemin est rude.
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Anton Tchekhov vit avec son beau-père sur une barge dans la ville de Fioranges-les-Bruyères. Désorienté psychologiquement, il fricote avec les petites frappes de la ville et n'est plus scolarisé. La ville est si morne depuis la fermeture de l'usine de micro-ondes... Un jour, Anton prend part à une tentative de braquage mais rien ne se passe comme prévu.
Ce roman est un conte urbain qui s'inspire de la trame du Livre de la jungle, de Rudyard Kipling. En effet, Anton est un orphelin à la recherche de ses origines, qui côtoie le monde de la jungle urbaine. Les dangers y sont nombreux mais heureusement les alliés existent ! Un roman vraiment pas banal qui évoque des choses difficiles sans pathétisme : d'ailleurs, les réflexions d'Anton sur le monde qui l'entoure font souvent sourire tant elles sont justes.
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Lorsque j'ai commencé ce livre, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. D'une part le ton très familier et argotique m'a un peu rebuté de prime abord. D'autre part le personnage principal, Anton, m'était insupportable, un vrai "p'tit con", tête à claque, un vrai cliché ambulant de l'ado qui tourne mal et semble se complaire de sa vie médiocre. Puis petit à petit la carapace s'est fissurée et les faiblesses de ce jeune garçon ont commencé à montrer que cet air de dur à cuire je-m'en-foutiste n'était q'une apparence et qu'une vraie tendresse et sensibilité se profilaient au coeur d'un gamin, qui n'est somme toute qu'un "pauvre gosse" abandonné très jeune dans un monde de loups sans pitié. J'ai réussi à me prendre d'affection pour ce personnage et me suis retrouvée subitement plongée dans son quotidien à suivre son combat pour sortir de cette vie de délinquant qui semble lui avoir été allouée sans raison à sa naissance. Il va rencontrer des personnes pleines d'humanité, qui vont l'aider à s'en sortir, à relever la tête et à prendre son envol dans un monde qui lui est si hostile. Les fréquentes allusions intertextuelles au [italique]Livre de la jungle[/italique] de Kipling sont très intéressantes et établissent un parallèle entre Anton et le héros qu'il admire, car issu du seul livre qui lui vient de sa mère. Peut-être cela signifie-t-il que notre monde cache une jungle insoupçonnée mais redoutable. Un message intéressant qui amène les adolescent (public visé par le roman), comme les adultes (qui peuvent aussi lire cet ouvrage) à s'interroger sur ces questions.
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Cette lecture, je suis tombée dessus par hasard à ma librairie, le résumé annonçait un humour acide, ça et le fait que personne n'en avait parlé m'a incité à le prendre et je n'ai pas regretté mon choix.

Nous avons là un livre de la Jungle des temps modernes où Anton évolue dans un monde qui n'est pas le sien, mais cela, il va s'en rendre vraiment compte au fur et à mesure. Car il n'a connu que ce monde et au départ, il lui semble que c'est le seul qu'il mérite. Il a une vie difficile, c'est un “branleur” mais il arrive à en être drôle sans le vouloir ce qui en fait un personnage très attachant.

On mêle à la poésie du style d'écriture une bonne dose de sarcasme qui me fera sourire à de nombreuses surprises. C'est frais, d'un réalisme brutal et cru tout en étant juste, pour aboutir à une lecture très addictive.

La plume de l'auteur pique autant qu'elle chatouille et en l'espace d'une centaine de pages, nous laisse une trace indélébile.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture et je pense que je vais suivre l'auteur.
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Je découvre Hervé Giraud avec ce titre et suis totalement séduite par son style. Fureur des mots, fantaisie de l'esprit, humour dégoupillé : tout est réuni pour que le texte vous explose sous la langue.

Anton Tchekov n'a de commun avec le grand écrivain que son patronyme : lui, il arpente la jungle urbaine en loosdé, bardé d'un bagage familial avoisinant le zéro absolu. Mère absente, père inconnu ; il squatte un vieux bac crasseux avec son beau-père-tiers-de-confiance, et vaque à ses aventures de plus en plus ratées, tiré vers le fond par deux amis de plus en plus tarés. Il n'a pas encore quinze ans, mais l'âge, ça ne vaut pas tripette dans le métier de l'échec, d'ailleurs, son anniversaire, il ne l'a jamais fêté. Heureusement pour Anton, quand son braquage tourne mal, il a sa langue fourchue et son enthousiasme brûlant pour lui ; et puis, il y a Dune… Elle l'aidera à traverser les sables mouvants.

C'est infiniment décalé, râpeux. Mais c'est aussi délicieusement drôle et bien écrit. La langue est imagée, colorée, percutante. Extraits :

*De un*
"Je vérifie la bonne tenue de mon mohawk, prépare mon flingue, m'avance dans son dos, et le lui colle sur la nuque :
-Laisse cette porte ouverte, petit d'homme. Tu me donnes la caisse et tu te grouilles sinon je te fais un trou dans la tête et on pourra y verser de l'essence.
Malgré le danger de mort, le type termine de verrouiller consciencieusement les serrures. Enfin, il se retourne et s'émerveille devant ma crête.
-Salut, Anton, il s'exclama joyeusement, tu as failli me blesser avec ton plumeau sur le crâne. Qu'est-ce que t'as fait à tes cheveux ?
Soit je le zigouille tout de suite, soit je renonce. Je renonce."
*De deux*
"Je suis étalé par terre sur le dos comme une pizza baignée de sauce pili-pili dans une pizzeria. Mes fonctions sont en mode veille, mon coeur grésille ; au minimum je vais mourir."
*De trois*
"Les filles vous mettent des pansements là où vous avez mal, des liquides qui piquent là où ça vous pique. Elles ont des bureaux vernis avec des livres posés dessus et des boîtes complètes de crayons de couleur. Les filles ont des chaussons qui ressemblent à des animaux morts et roses. Quand elles sont grandes, certaines filles, les plus dangereuses, deviennent des psychologues."

En bref :
Je recommande aux amateurs de romans sociaux qui ne veulent pas se casser les dents sur du déprimant, et ont salement envie de crapahuter avec Anton dans sa jungle bétonnée.

Et bonne lecture !
Lien : http://allezvousfairelire.co..
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Une superbe histoire de loser magnifique pleine de peines et d'humour. Des personnages attachants à qui il n'arrivera jamais rien de bon disent sans bons sentiments aux lecteurs que "dans la vie il y a ceux avec un flingue et ceux qui creusent".
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Voilà un court roman corrosif et léger, comme on les aime ! Et pourtant le sujet est plutôt sombre. le jeune narrateur, Anton Tchekov, est en plein marasme : avec une vie familiale quasi-désertique, il vit dans une ville en pleine désolation, sur une barge près de la voie rapide... Autant dire qu'il est à fond de cale ! Viré du collège, même sa carrière de délinquant ne décolle pas !

Anton est fanfaron, tête à claque, un vrai cliché ambulant... Mais c'est un faux dur ; en réalité, un gamin chiffonné par pas d'enfance, en manque d'amour, touchant. L'auteur, Hervé Giraud, manie un humour féroce doublé d'une grande fantaisie ; et la langue est pleine d'émotions, proche du langage parlé, crue et vitaminée. Un roman pas larmoyant, mais enlevé, qui se finit par une touche d'espoir.
Lien : https://undeuxtroispetitscai..
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Anton Tchekhov n'a de commun avec le grand écrivain que son patronyme: lui, coiffé de sa crête iroquoise, arpente la jungle bétonnée en quête d'identité.
Un conte urbain acéré, décalé, mais tendre aussi, qui s'inspire de la trame du Livre de la jungle de Rudyard Kipling.
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