AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Enroute


Ce roman présent une impossible entente entre deux principes érigés en blocs hermétiques l'un à l'autre : la raison, l'universalisme, le savoir-vivre à l'ouest du Rhin, agressée par la lourdeur, la balourdise, la haine et la bêtise qui règne à l'est. Au début du roman, le narrateur parle ainsi de nos voisins : "ce cri étouffé, guttural, émouvant qu'on appelle la parole allemande". Forestier qui a perdu la mémoire était un écrivain de talent en France ; il s'étiole en Allemagne : ses poésies sont moins bonnes. Il passe cependant pour l'un des plus grands prosateurs. C'est dire la différence de niveau. Ce qui a trait à la France est systématiquement relevé, ce qui se rattache à l'Allemagne fait au mieux l'objet d'une magnanime condescendance. Loin de chercher l'apaisement, le narrateur rend coup pour coup et fait la leçon (je pense à ses commentaires sur la prière haineuse de la demoiselle). Durant tout le roman, il s'agit de libérer Forestier de la barbarie où il se trouve et de le ramener à la civilisation, c'est-à-dire en France. On ne voit d'autre issue que la guerre à l'issue du roman où le personnage reconnaît le mal-être dont il n'avait pas pris conscience auparavant durant son séjour en Allemagne - sans doute étourdi par le poison de ce romantisme germanique contraire à la raison lumineuse de la race française ? Cette histoire de mettre les verbes à la fin fait décidément mal à la tête... Bref, rien d'apaisant ni de pacificateur dans ce roman, l'impression est plutôt de lire un roman "comme on en faisait à l'époque", où le mot race ne peut pas être reproché à l'auteur, mais où l'on ne peut pas non plus lui reconnaître d'avoir réussi (cherché ?) à s'élever "au-dessus de la mêlée"...
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}