AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Siegfried et le Limousin (29)

-Vous êtes Français, dit-elle. Je viens vous demander un service.
Belle naïveté qui unit le mot "français" et les mots "demander service"!
Commenter  J’apprécie          70
Il attend Kleist, il attend Thomas Mann, il attend sa lettre de Gorki, sa lettre d'Anatole France! Les dictateurs collectionnent les autographes et disparaissent. (p153)

Commenter  J’apprécie          30
Le drapeau de cette nation était rouge vif, jaune vif, or vif, en un mot arc-en-ciel vif, sur teint de safran, de pourpre et de mort. (p151)
Commenter  J’apprécie          30
Tous les objets qu’il disait en riant attendre de mes futurs millions me sautent encore aux yeux, du fond de chaque vitrine (p114)
Commenter  J’apprécie          30
« Je ne veux pas mourir avant d’avoir revu l’Europe heureuse. Sans avoir vu reparaître ce journal dont je ne sais ce qu’est devenu le directeur, l’Écho international des gens heureux avec son supplément illustré des bêtes et des plantes heureuses, et ses trois cents abonnés. Sans avoir vu les deux mots qu’une force invincible écarte le plus chaque jour, le mot Russie et le mot Bonheur, se rencontrer sur mes lèvres à nouveau. Je ne veux pas mourir avant que les mères dont les fils ont été tués soient toutes mortes : ce jour-là, un grand pas sera fait vers le bonheur du monde. Moi, qui n’avais jamais voulu jusqu’ici renoncer au tennis malgré mes palpitations, aller aux eaux malgré mon foie gonflé, et aux bains, malgré mes rhumatismes, je veux voir l’Europe heureuse, je veux me garder intact pour ce jour, et me calfeutrer entre Royat, Néris et Vichy, dans ce triangle auvergnat de santé qui s’élargira peu à peu, à mesure que viendra l’heure heureuse, jusqu’à Marienbad, jusqu’à Constantza, et enfin jusqu’aux eaux de Crimée… Être heureux, – je dis cela pour ceux qui n’ont pas plus de vingt-cinq ans, car ils l’ignorent, – c’est, aux frontières, ne pas entendre les gens multiplier par cent ou par mille, comme des peuples d’enfants, le contenu de leur bourse. C’est revoir la même humeur sur le visage des dix maîtres d’hôtel de l’Orient-express, et des quarante stewards quand on fait le Tour du Monde, et ce même sourire qu’ils se transmettaient, flambeau des âmes domestiques, avec ma couverture et ma valise. C’est ne pas avoir, à la vue d’un rapatrié des régions affamées, l’impression qu’il a un jour disputé son repas à un enfant… Alors, le jour où j’aurai vu le monde à nouveau robuste accrocher comme deux plaques de ceinturon le mot Russie et le mot Bonheur, je veux bien mourir. Quel agréable jour que celui de ma mort !… On me lira, dans l’Écho (ou dans le Figaro, ou dans le Matin, je choisirai mon journal non d’après sa politique, mais d’après son optimisme), ces accidents terribles qui indiquent que le siècle est au bonheur, qu’un revolver est parti tout seul dans le Loiret, qu’un poète s’est cassé la jambe à Berlin, qu’un typhon a tué son million de Chinois… Ô monde, nous ne nous doutions pas que le naufrage du Titanic était un message d’heureuse paix !…” (p112/113)
Commenter  J’apprécie          30
Le mot France et le mot Allemagne ne sont à peu près plus, et n'ont jamais été pour le monde des expressions géographiques, ce sont des termes moraux. (p91)
Commenter  J’apprécie          30
Les réveils que mon père avait placés pour moi dans chaque gare se sont tus, inutiles. Personne ne dort plus en France. (p191)
Commenter  J’apprécie          20
Au lieu de revoir sa vie en une seconde, comme d’autres mourants, elle la revit minutieusement, mordant même un peu sur la vie de sa mère, (p180)
Commenter  J’apprécie          20
ce n’est vraiment pas de chance de voir mourir ainsi sans raison la première Française que l’on rencontre. Si vous raisonniez comme l’Anglais qui vit la femme rousse de Boulogne vous nous feriez une belle réputation… (p180)
Commenter  J’apprécie          20
Geneviève ne mourait pas commodément. Elle avait un lit un peu court et ses regards aussi étaient gênés par la montagne, qui tombait devant elle à pic. Elle préférait attendre la mort les genoux pliés et les yeux fermés. Jamais humiliée mais toujours repentante d’être fille naturelle, pleine d’admiration pour ce qui est l’ordre ou la loi, elle essayait seulement de donner à sa vie une conclusion plus régulière que son commencement. (p179)
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (127) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3664 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}