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Critique de traversay


Sans céder totalement à l'auto-fiction, Christian Giudicelli met beaucoup de lui et de sa vie dans ses romans. Ainsi, l'un des quatre personnages principaux de Square de la Couronne est-il écrivain vieillissant, séducteur, plutôt homosexuel (avec quelques incartades), nîmois... Et curieux des autres, également, ce qui évite à son livre cet égocentrisme de l'auteur, tellement français (Angot). Dans Square de la couronne, plusieurs destins se croisent : un jeune homme paraplégique, une femme au seuil de la mort, une apprentie infirmière, un garçon énigmatique. Leur point commun ? Une certaine perte de repères dans une existence qui ne leur a pas fait de cadeaux. Giudicelli décrit leurs pensées intimes et leurs fantasmes sans aucune gêne, il n'est pas romancier à s'imposer des tabous, et le sexe (ou l'absence de), par exemple, est une composante indissociable de tous ses personnages, chiens perdus et souvent sans collier. Cette petite "musique" littéraire sonne agréablement aux oreilles mais elle a ses limites. Un je ne sais quoi de désillusionné assombrit les pages du livre qui finit par former une sorte de cercle fermé et étouffant autour des cinq figures qui s'en détachent. Dans le passé, avec Station balnéaire ou surtout Double express, Giudicelli avait davantage de sève et de vibrations d'espérance à donner. Ici, il se complait un peu dans la noirceur et semble même y prendre un plaisir masochiste. Singulière et parfois pénible sensation.
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