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Critique de Cellardoorfr


Très court (il fait moins de 200 pages), Petite Femme est un roman troublant, sensuel et ambigu qui explore avec brio les tréfonds et les contradictions de l'âme humaine.

Rabat. Maria est une enfant étrange, une petite fille au comportement problématique, impudique. Elle éprouve une admiration dévorante pour son père tout en ayant terriblement peur de lui. On comprendra très vite pourquoi.

Devenue adolescente et de retour à Rome, avec sa mère comme seule compagnie, Maria ne sera plus qu'une jeune femme diaphane, déscolarisée, incapable de sortir de chez elle sans paniquer sur son apparence et sur les gens qu'elle risque d'y rencontrer. Belle, elle est capricieuse et fait tourner sa mère en bourrique. Quand cette dernière ramène un nouvel homme à la maison, elle s'attend à tout : Maria va devenir folle, elle va forcément mal le prendre… Mais non, bien au contraire. Plutôt consciente de ses charmes et de ce qu'ils peuvent provoquer chez les hommes, Maria s'amuse avec l'amoureux de maman. La dépossède de son histoire d'amour, la fait culpabiliser en silence.

Bientôt, nous, lecteurs, ne savons plus trop comment la considérer. Devons-nous la prendre en pitié ? Maria est-elle une victime, pauvre adolescente torturée par un traumatisme passé, mais immense, et incapable de se contrôler ? À moins qu'elle ne soit finalement qu'un démon, une créature de l'enfer sans morale et sans innocence dont il faudrait se méfier ?

J'adore les romans aux personnages ambigus, marchant sur la frontière étroite entre innocence et dépravation et j'ai aimé le personnage de Maria pour son ambiguité et pour le doute qui nous suit tout au long du roman. J'ai également beaucoup aimé la belle plume de l'auteure, notamment ses descriptions du Maroc et de l'Italie, que j'ai trouvé très visuelles, élégantes et poétiques.
En quelques mots,

Si vous recherchez un roman court, maitrisé et bien écrit, bien plus profond que vous ne pourriez le croire au premier abord, vous risquez de fortement d'apprécier Petite femme. Il s'agit d'un premier roman mais rien, ni la complexité des sentiments évoqués, ni la plume de l'auteure ne pourraient le faire croire. Étirée sur la longueur, une telle histoire aurait pu paraître moins intense, peut-être même surjouée mais la brièveté du récit joue vraiment en faveur de la tension permanente qu'il instille de la première à la dernière page.
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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