Ce genre de personnes éternellement insatisfaites ont toujours besoin d’accuser quelqu’un de leur malheur.
- Le mieux serait de t'habiller comme un Ecossais. Cela les rassurerait. Nous allons te trouver un costume.
- Pas question! Rétorqua Gannon. Je ne porterai jamais de jupes.
- Ne vas pas dire aux Ecossais qu'ils portent des jupes, mon garçon. Ce qui compte, c'est ce qu'il y a en dessous. Et pour ça, tu n'as pas à t'inquiéter, je crois?
N'était-ce donc que cela, la vie : une succession de fragments, d'images, accrochés entre eux par un lien invisible?
- Je bois à ma femme...
L'assistance approuva bruyamment. Quelques plaisanteries salaces fusèrent. Lachlan attendit que le silence soit revenu pour continuer :
- À ma femme, qui dormira seule cette nuit. Et toutes les nuits des six prochains mois, car je veux être certain qu'elle ne porte pas l'enfant d'un autre homme.
Margaret le regarda, éberluée, entendant à peine les exclamations outragées qui jaillissaient de toutes les tables. Rignor cria quelque chose, mais ses paroles furent noyées dans le tumulte.
- Que veux-tu dire par là?
- Ce que je veux dire, milord, répondit Lachlan, c'est qu'il y a deux nuits de cela, ma fiancée a été surprise dans un couloir avec Gannon MacMagbus. Celui-ci était à moitié nu, et ma fiancée l'embrassait. Je ne partagerai pas sa couche tant que je n'aurai pas l'assurance qu'elle ne porte pas sa semence.
Rignor apostropha Margaret :
- Qu'as-tu fait ?
- Je n'ai rien fait de mal, répliqua-t-elle.
- Je le tuerai! s'écria Rignor. Je le tuerai!
- Alors vous pouvez le faire tout de suite! s'exclama Gannon depuis le fond de la salle.
Aussitôt tous les regards se portèrent dans sa direction, certains se dressant pour mieux voir.
Non! s'exclama-t-elle. Non, c'est impossible!
Sa mère lui pris le bras.
-Calme-toi. C'est toi qu'il épousera. Et c'est toi qui porteras ses enfants.
Les invités te regardent. Tu n'es pas la première femme a découvrir que ton homme va s'amuser ailleurs.
Fais bonne figure!