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Critique de Enroute


L'écriture de Noudelmann rejoint l'excellence de celle de Glissant dans un entretien qui semble n'avoir qu'une seule voix - une sorte de monologue inter-glissantien. Ce qui est toujours bouleversant chez Glissant est que sa pensée se contredit elle-même, et Noudelmann pose chaque fois les questions follement justes et pertinentes, dont on se dit qu'elles vont chaque fois ébranler la pensée du tremblement de Glissant, parce que la question est impertinente et tout à la fois parfaitement dans le ton, pointant pourtant une incohérence flagrante - d'où Glissant se tire chaque fois par une autre dérive plus ou moins satisfaisante, mais chaque fois, comme le reste de sa pensée, éperdument juste : et c'est cela le plus convaincant chez Glissant : tout en n'étant pas théoriquement recevable, sa pensée convainc immédiatement et spontanément et absolument... Une pensée humaine peut-être, qui refuse le système, les dogmes et les principes, aboutie autant que faire se peut - et dont on saisit qu'elle doit rester un rêve, une manière de perspective, une visée... C'était un soir dans un restaurant thaïlandais, dont la cuisine se marie à merveille à la pensée de Glissant, au point qu'on ne sait plus si la cuisine a rendu l'écriture exquise ou bien l'inverse... à moins que ce ne soit les deux... un moment d'harmonie parfaite, un soir, quelque part dans le monde...
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