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Critique de nicolab37


Elle ne l'a pas lu, pourtant l'édition est bilingue, je croyais bêtement que c'était suffisant.
Mais la langue que parle Louise est étrangère de bien des façons.
Je l'ai lu un peu distraitement au départ, peut-être même avec négligence, cette femme américaine ne semblait pas s'adresser à moi. Évidemment qu'elle ne s'adresse pas à moi vous me direz.
Mais quand même, le prix Nobel, une telle reconnaissance, ça doit bien vouloir dire quelque chose !
Alors j'ai insisté comme un lecteur très docile, je me suis d'abord contenté de la traduction de Marie Olivier . Je savais que j'allais trop vite, mais je voulais l'expédier ce recueil, je ne lui réservais pas de place dans ma bibliothèque.
Quel idiot ! En poésie il ne faut surtout pas se presser, c'est un sacrilège. On ne voit pas les arrière-mondes quand on se précipite vers la sortie.
Les phrases de Louise se méditent, se ressassent,se déclament dans sa langue pour faire résonner les silences...la lenteur est indispensable..
Parfois on peut élire la phrase qui nous bouleverse et la répéter en anglais, tout haut.
En insistant un peu la formule peut s'avérer magique, comme une incantation.
Alors s'ouvre une autre réalité, chthonienne, intime, cruelle, solitaire, mythologique et ordinaire à la fois . L'envoûtement opère peu à peu et l'on réalise qu'on s'est perdu dans cette forêt de symboles.
Avec Louise Glück je réalise une fois de plus que la poésie n'est pas une conquête mais une soumission, un envahissement consenti, on croit la posséder et finalement c'est elle qui nous possède, qui nous hante, et c'est bon.
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