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Critique de Klasina


Les Souffrances du Jeune Werther, roman épistolaire dont le génie est réduit, dans les mentalités, à une simple romance d'un jeune homme niais, qui finira par se suicider pour un amour refusé et condamné. le lyrisme se borne aujourd'hui à la vision de l'âme « fleur bleue ». C'est oublier que l'homme souffre, même dans l'amour. Cette histoire rappelle combien l'amour, caresse du coeur peut devenir, le poing qui assignera au coeur, son coup de grâce. L'amour, parfois peut être destructeur.
Se contenter de la figure de l'amoureux qui pleure un amour déchu, ce n'est que voir l'intrigue, le plan de l'action. La signification est plus complexe, plus profonde dans une âme romantique.
Concernant la forme du roman, les lettres sont le moyen privilégié d'un partage des états d'âme. Goethe entre dans la psychologie du personnage, et dénoue les fils complexes de son mécanisme. On entre dans la subjectivité, on entre dans le coeur humain, toujours complexe, tourmenté, inquiet, rêveur, heureux, tranquille. On assiste de la joie du jeune Werther à sa déchéance, on l'accompagne le long du fleuve de ses états d'âme, qui est loin d'être tranquille. de sa quête de l'Absolu, il n'en reviendra pas.
Concernant la chair même du roman, en Charlotte, c'est bien plus qu'un simple amour adolescent, c'est une quête de l'Absolu.
Ce manque, cet idéal qu'on ne peut pas atteindre. C'est le manque de l'homme, la soif inépuisable en un ailleurs, toujours plus beau que lui, toujours plus complet que lui. Comme si l'homme pleurait son arrachement au Père, son abandon sur la route de l'exil.
Si Werther peint, la Nature devient un portrait de Charlotte : Werther la voit partout. Tout évoque cet amour, cet amour refusé. Ce sont plus que des plaintes d'un amoureux blessé, ce sont les lamentations d'un au-delà de soi, ce sont les lamentations de l'homme qui ne sauraient être consolées.
Werther est chassé, non, les roturiers ne sont pas admis. Voilà une critique du conventionnalisme, des moeurs de la société.
Au-delà de l'intrigue, la question du suicide à l'époque est polémique. le suicide ne va pas de soi. L'Eglise le condamne. La vie est un don de Dieu, et par le suicide, cela revient à se tuer soi et le don de Dieu.
A ceux, qui se reconnaissent difficilement en le personnage de Werther, aujourd'hui, pourtant, on peut se reconnaitre en lui : dans cette quête d'un idéal, ce fameux graal, qu'est le bonheur. Voilà finalement qui ne fait pas de cette oeuvre, une oeuvre temporelle, désuète à notre époque, Goethe a bien réussi à embrasser l'universalité.
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