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Critique de palamede


Journal d'un fou… d'amour.
Poprichtchine, fonctionnaire au Ministère, est amoureux de Sophie, la fille du directeur qui l'ignore royalement. Les journées du non zélé conseiller titulaire sont occupées à tailler les plumes de Son Excellence et à imaginer une rencontre avec l'objet de ses fantasmes.

Comme il travaille peu ou mal - son chef de bureau ne cesse de le lui reprocher - et reste de longs moments allongé sur son lit, il a le loisir d'observer et de réfléchir, railler et critiquer tout. La canaille administration, les Juifs, les étrangers, les francs-maçons, la France, les vils artisans, les stupides finnoises, les marchands, les avoués, personne ne semble avoir grâce à ses yeux, sauf les chiens : « Je soupçonnais depuis longtemps que les chiens étaient beaucoup plus intelligents que les hommes. » Dans son délire paranoïaque, il va même jusqu'à donner la parole aux cabots et lire leur correspondance pour obtenir des informations sur sa dulcinée.

Sur le ton du comique grinçant, Gogol se sert génialement de la démence de son héros pour critiquer les privilèges sociaux d'un monde inégalitaire qui fait perdre la raison au pauvre et au misérable, sans la possibilité d'un amour rédempteur. C'est une vision, noire et pessimiste, sinistre même de la société russe et de l'âme humaine, et très émouvante.
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