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Critique de mdlaix


Sa Majesté des Mouches est le premier roman de William Golding, publié en 1954. Se déroulant pendant une troisième guerre mondiale nucléaire, Sa Majesté des Mouches se situe sur une île déserte après qu'un avion évacuant des enfants britanniques entre six et douze ans ait été descendu, laissant les enfants à apprendre à survivre. Ralph, le protagoniste principal, essaye de maintenir l'ordre avec l'aide d'une conque qui délimite le temps de parole (celui qui la tient se fait écouter des autres). Il est aidé par d'autres enfants comme Porcinet, le plus sage d'entre eux dont les autres se moquent, Simon, le plus calme et proche de la nature, et enfin, Jack, chef des soi-disant chasseurs. Mais des rumeurs de l'existence d'une bête mystérieuse et les tensions grandissantes entre Ralph et Jack qui veut aussi affirmer son autorité commencent à dissoudre la communauté. La menace ne vient, parfois, que de l'intérieur.

Le roman est une parodie des livres d'aventures destinés à la jeunesse britannique. Généralement ces livres racontent comment des enfants du même âge que ses personnages se retrouvent dans la même position mais restent civilisés durant leurs aventures, gardant un flegme britannique qui, dans Sa Majestés des Mouches reste un idéal inatteignable. C'est ce concept qui rend le livre si fascinant ; les protagonistes essayent à chaque fois d'imiter les adultes mais n'arrivent pas à se rendre compte que les adultes sont aussi faillibles . Sa Majesté des Mouches est accompagné d'un narrateur omniscient ce qui ne fait qu'augmenter la tension car le lecteur sait parfois à l'avance des personnages ce qui va se produire en ayant été témoin la pensée ou l'agissement d'autres personnages.

Le livre débute en décrivant l'île de manière paradisiaque et utopique avant de lentement commencer à montrer ses dangers (par exemple, les enfants trébuchent de plus en plus sur les lianes au cours du livre). le style de Golding est assez descriptif au niveau de la nature mais reste assez simpliste et direct pour rester accessible à ses jeunes lecteurs. Au lieu de métaphores ou phrases structurées de façon complexe, Golding se repose principalement sur du symbolisme. Sa-Majesté-des-Mouches n'est en fait qu'une tête de truie sur un bâton dévorée par les mouches avec qui Simon a une conversation (hallucinée) sur la nature de l'Homme et de la bête qui dort en eux. Il s'agit d'une référence à Belzébuth, un démon et prince des Enfers selon la religion chrétienne, représenté comme une mouche et connu comme « Seigneur de tout ce qui vole » (ou Lord of the Flies en anglais, ce qui est le titre originel du livre). Quant à Simon, il est une représentation du Christ en opposition à cette figure satanique, s'étant montré détenteur de capacités presque prophétiques, faisant preuve de gentillesse démesurée et que cette scène mène ensuite, .

Malgré sa fonction principale de parodie, Sa Majesté des Mouches est aussi un livre antiguerre, Golding étant pacifiste. Les enfants échouent sur l'île lors de leur évacuation rappelant que pendant la Seconde Guerre mondiale le Royaume-Uni a envoyant les enfants à la campagne pendant le Blitz qui bombardait les villes. L'intrigue de Sa Majesté des Mouches est fictive mais il y a des parallèles avec le monde réel qui sont toujours valables aujourd'hui.

Il faut, par contre, tenir compte du fait que la morale de Golding qui pense que tous les humains sont monstrueux n'est pas forcément vraie et que sa Majesté des Mouches a été publié dans une ère transitoire entre la Seconde Guerre mondiale et la Guerre Froide. de plus le personnage de Golding est une figure compliquée, ayant dit « J'ai toujours compris les Nazis puisque je suis de cette nature » (« I have always understood the Nazis because I am of that sort by nature. ») et que cette compréhension l'avait amené à écrire le livre.
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