Dans cette vidéo, je vous parle du roman de Kim Liggett "L'Année d Grâce", qui convoque "Hunger Games" autant que "La Servante Ecarlate" ou "Sa Majesté des Mouches". Je vous parle aussi de "Wilder Girls" de Rory Power - ou comment le corps des femmes, encore, toujours, est à la disposition de tous, sauf elles-mêmes.
Note bibliographique sur William Golding (par lui-même)
Le salut de l'humanité réside en chacun de nous, non pas dans un système, une croyance, ou à l'intérieur d'une frontière donnée. L'ennemi n'est pas au-dehors, mais en dedans.
page 20
Ralph comprit et souffla en comprimant son diaphragme.
Immédiatement la conque répondit. Une note sonore vibra sous les palmiers, parcourut les dédales de la forêt et son écho fut renvoyé par le mur de granit rose des montagnes. Des nuées d'oiseaux sortirent des arbres, quelque chose glissa dans les broussailles avec un cri perçant.
Ralph décolla ses lèvres de la conque :
- Formidable ! S'exclama-t-il.
"Les plus grandes idées sont les plus simples. "
[...] il eut une révélation soudaine. Il comprit tout à coup le caractère fastidieux de la vie où tout sentier représente l'imprévu et dont une part importante se passe à surveiller ses pas.
Les yeux mi-clos de la bête étaient alourdis par le cynisme infini des adultes. Ils affirmaient à Simon que la vie ne valait pas grand-chose.
- Je le sais.
p168
Quand le soleil basculait, la nuit tombait sur l'île comme un éteignoir et les abris bruissaient d'angoisse sous les étoiles lointaines.
p71

Simon leva les yeux vers le ciel et sentit peser sur son crâne sa chevelure mouillée. Pour la première fois, il vit des nuages dans le ciel : d’immenses tours aux renflements abondants, grises, blanches, cuivrées, qui se pressaient très bas sur l’île et provoquaient cette chaleur suffocante, épaisse. Les papillons eux-mêmes désertaient la clairière où cet objet hideux souriait et bavait. Simon baissa la tête et s’appliqua à garder les yeux fermés, les protégeant de sa paume. Point d’ombre sous les arbres, mais partout une immobilité nacrée qui enrobait d’irréel la réalité et en effaçait les contours. Le tas d’entrailles formait une masse grouillante de mouches qui bourdonnaient avec un bruit de scie. Gorgées, elles se précipitèrent sur Simon pour pomper la sueur qui lui dégoulinait sur le visage. Elles lui chatouillaient les narines et jouaient à saute-mouton sur ses cuisses. Innombrables, noires et d’un vert irisé. Devant Simon, pendue à son bâton, Sa-Majesté-des-Mouches ricanait. Simon céda enfin et lui rendit son regard. Il vit les dents blanches, les yeux ternes, le sang… Du fond des âges, une certitude de déjà vu, inexorable, enchaînait le regard de Simon. Dans sa tempe droite, une pulsation s’enflait, frappait le cerveau.
Les yeux brillants, la bouche entrouverte, triomphants, ils savouraient leur droit de conquérants. Le même sentiment les enivrait, les liait : ils étaient amis.
PIGGY : Qu'est-ce qui vaut mieux ? Des lois pour être sauvés, ou bien la chasse pou être détruits ? Avoir des règles et les respecter, ou chasser et tuer comme une bande de sauvages ?
RAPPH : Cochonou ?
PIGGY : Vous pensez que vous faites quoi là , hein ? Avec vos lances et vos pierres ? Ça, ça veut dire que vous devez m'écouter, vous m'entendez ? Ça, ça veut dire que nous avons quelque chose à quoi nous raccrocher pour ne pas oublier qui nous sommes. Vous comprenez ? Moi je n'ai pas oublié, je n'ai pas oublié tout ce que j'ai appris.
Il comprit tout à coup le caractère fastidieux de la vie où tout sentier représente l'imprévu et dont une part importante se passe à surveiller ses pas.