AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans Sept jours avant la nuit. Et tout autant à le terminer.

Le personnage principal, l'espionne Julia O'Brien, débutait ses aventures dans le précédent roman de l'auteur. Par conséquent, il y a des éléments qui manquent mais ça n'empêche pas la compréhension de l'intrigue. Je n'ai pas du tout accroché avec ce personnage, sorti de cinq ans de réclusion dans un hôpital prison au fin fond de la Russie et qui repart en mission aussitôt. Un peu excessif et non crédible à mon goût. Ce qui explique des débuts de lecture difficiles.

Sept jours avant la nuit est un thriller légèrement d'anticipation où un groupuscule terroriste religieux se rend maître d'une bombe nucléaire. Sur les aspects militaires et géopolitiques, c'est brillant. G-P Goldstein, chercheur sur les questions de stratégie et de cyberdéfense et professeur à l'École de guerre économique, a étoffé son récit de données sérieuses et diversifiées. Ce qui apporte un réalisme d'autant plus inquiétant aux menaces terroristes et aux nombreuses conséquences d'un tel attentat, l'arme nucléaire étant l'absolu en matière d'attaque.

Sa narration multifocale permet également de connaître les points de vue depuis plusieurs points de vue d'intervenants, principalement en Inde, aux États-Unis et avec Julia au gré de ses pérégrinations.

L'auteur ne se contente pas d'un récit de type espionnage pur. Il assoit ses propos sur des réflexions sur les motivations des terroristes et, généralisant, de l'espèce humaine. D'où les nombreux exemples de la sauce mystico-religieuse clamée par le groupuscule en question, basée sur une lecture particulière des textes de l'hindouisme. Goldstein établit la comparaison avec les délires autour de Thulée et du mythe aryen originel si chers aux tenants du nazisme.
D'autre part, l'auteur fait des rapprochements en terme biologique des comportements humains. Notre patrimoine génétique contient des réactions qui s'apparentent également à celles des grands singes, notamment pour ce qui concerne les émotions de base (peur, colère, désir, ...) et l'esprit de domination. Un parallèle très intéressant et qui explique partiellement la violence en quête de pouvoir.
Ces réflexions élargissent l'intrigue strictement factuelle en offrant une certaine vision des comportements humains récurrents au fil des décennies.

Malgré ces éléments attrayants, la lecture de Sept jours avant la nuit fut longue, très longue. Ça manque d'allant. Et des redites alourdissent le texte. Certains personnages sont, de plus, très vite caricaturaux. Quant au dénouement, avec son twist final à la Scoubidou, je l'ai trouvé excessif, illogique et trop facile. Il laisse un goût de "tout ça pour ça..." déçu.

Restent les données contextuelles intéressantes et la crainte de possibles futurs attentats de cette sorte, plausibles hélas avec les développements (cyber)technologiques.
Commenter  J’apprécie          251



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}