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Critique de oiseaulire


Voici trois nouvelles de très grande qualité, tant littéraire que symbolique : l'émergence progressive de l'absurde provoque un sentiment d'étrangeté qui se mue peu à peu en gêne, puis en malaise. Elles se lisent comme des contes métaphysiques avec une pluralité d'interprétations possibles. Voici celles que j'ai relevées à première lecture :
-"Meurtre avec préméditation" traite de l'absurdité de la logique menée jusqu'à son extrême limite au mépris du bon sens, de la manipulation des faits et de l'ambiguïté des sentiments ;
-"Virginité" aborde les paradoxes de l'innocence maintenue au détriment de la vérité, de l'amour de la vie et de la sauvegarde personnelle dans un monde où le jeu consiste, pour les loups, à salir la proie la plus pure possible : autrement dit, la vierge fait le prédateur, et tout est organisé pour le plus grand bénéfice du second. Une autre morale pourrait être :"L'homme n'est ni ange ni bête et le malheur est que qui veut trop faire l'ange fait la bête" (Pascal) ;
-"Le festin chez la comtesse Fritouille" traite de l'imperméabilité des classes sociales entre elles, fondée sur l'imposture idéologique, le cynisme et la lapidation symbolique des naïfs ne possédant pas les codes requis : la noblesse, en particulier, oppose, pour les berner, une façade de raffinement et de préciosité aux badauds, mais a conservé les instincts carnassiers de la soldatesque qui la fonda et l'arrogance acquise au fil des siècles.
Des allusions à l'anti-sémitisme de la société polonaise du début du 20 ème siècle affleurent ici et là.
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