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Critique de JeanAugustinAmarDuRivier


A quoi contribuons-nous au quotidien ? Empilons-nous des pierres, construisons-nous un mur, bâtissons-nous une cathédrale ?
Le sens que nous donnons aux choses reflète une part de notre espérance donc de notre prospérité. Quelle philosophie dirige donc notre vie ? Qu'est-ce que la vie bonne ?
J'ai lu l'esprit malin du capitalisme dans l'optique de mieux comprendre la finalité poursuivie pour l'humanité.
Pour ce faire, je me suis rappelé ce qu'écrit Wilian Rosen dans The most powerful idea in the world - A story of Steam, Industry & Invention - au sujet de Thomas Malthus et de son Essay on the Principle of Population (1798). Ce démographe explique pour la première fois pourquoi le niveau de vie a stagné du VIIème au XVIIème siècle. Ce phénomène connu sous le nom de Piège de Malthus consiste à constater que les richesses croissent linéairement alors que leurs consommations croissent exponentiellement.
La première révolution industrielle nous a sorti pour la première fois de l'ornière en décuplant la puissance de production des richesses. Elle a ainsi montré qu'il était possible de travailler sur l'évolution des richesses plutôt que sur la régulation de la population. Par conséquent, j'ai décidé d'adopter comme grille de lecture l'hypothèse suivante : "nos systèmes économiques tendraient à nous exfiltrer de la chausse-trappe de Malthus d'une manière durable." Avec cette perspective, nous pouvons comprendre pourquoi la loi de Moore est aussi marquante que la révolution de la machine à vapeur. Quel phénomène pourrait donc durablement succéder à la loi de Moore et mettre en oeuvre un passage à l'échelle réussie ?
Nous constatons ainsi que la malignité ou l'écueil du capitalisme, dans sa forme actuelle, réside principalement dans l'échec du passage à l'échelle.
L'Oxfam illustre ce fait par la nécessité de mettre en oeuvre une économie au service des 99% et ajoute : "Il est temps de construire une économie centrée sur l'humain qui profite à tous, et non à quelques privilégiés." Pour l'heure, l'économie socialiste que nous avons connue tendait à se focaliser sur la clé de répartition des richesses plus juste, mais sans se soucier de produire des richesses avec suffisamment de puissance. Elle a prouvé son inefficacité enrayer le piège de Malthus.
En effet, il s'agirait de vaincre le goulet d'étranglement permettant le passage à l'échelle. Il s'agit de la difficulté de l'économie financière à investir avec pertinence dans l'économie réelle sans générer de risque inacceptable. Il s'agirait notamment de supprimer les intermédiaires entre les entreprises et les investisseurs tout en délivrant des garanties. C'est l'un des enjeux du private equity. A l'instar des paiements, les investissements des private equity pourraient devenir instantanés. En effet, un changement de processus est possible : une autorité de certification garantirait la crédibilité de l'entité non cotée selon un mécanisme de notation pertinente puis une blockchain permettrait les transactions d'investissement. Une telle méthode augmenterait considérablement la capacité d'irrigation de l'économie réelle par la finance. Il s'agirait donc d'augmenter, par un effort d'automatisation, la productivité des investissements dans l'économie réelle. Cet aspect des choses semble aussi crucial que l'augmentation de la puissance de traitement de l'information ou que l'augmentation de la productivité du travail par robotisation.
En s'inspirant de réussites des scale-up, nous pourrions imaginer que les crises pourraient servir à gérer la résilience donc l'aspect durable. Cette économie du chaos, à l'instar de l'approche chaos monkey engineering, nécessite de bénéficier des bons outils pour aborder un monde qui, à l'instar de la vie, est fondamentalement non linéaire. C'est en ce sens que les technologies digitales seraient les plus porteuses d'avenir.
Je recommande vivement la lecture de cet ouvrage qui fait réfléchir.
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