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Critique de jamiK


La Russie des années 90… La quête de l'Art, de la richesse, du fric, du bonheur, des sensations fortes, tout ce qui régit la vie, tout ce qui donne l'impression de vivre, dans un monde d'anarchie totale, c'est une vaste fumisterie dans laquelle nous entraîne Pierre-Henry Gomont, à la manière des cinéastes d'Europe de L'Est de l'après Perestroïka, dans un récit qui semble totalement improvisé, comme le dessin, le coup de plume limité à l'essentiel, vite jeté sur le papier, une colorisation tout aussi brute ou pourtant chaque détail raconte une histoire en soi. il y a un dessin au noir, à la plume, nerveux et vif, derrière en palimpsestes apparaissent des dessins au crayon, un trait bleu, un trait rouge, les personnages sont colorisées en aplats de couleurs, bavant un peu et les fond sont travaillés en couleurs passées, crayons de couleurs, délavés, grattés, dilués, poussiéreux. Tout ça est très vivant, mouvementé, tremblant, une assurance fragile, d'une légèreté puissante. Les onomatopées et les jurons sont écrits en cyrillique, les chiens aboient en cyrillique, je trouve cette idée géniale, d'un exotisme inquiétant. Chaque personnage à sa personnalité, même les plus secondaires, ils sont tous bourrés de contradictions, de certitudes erronées, de peurs, d'angoisses, de prétentions, d'arrogance, il ne reste pas beaucoup de place pour les bons sentiments dans tout ce merdier, cette partie de Poker sans foi ni loi.
Slava est une série complètement folle, belle et désabusée, cynique et majestueuse à la fois, l'auteur maitrise son jeu de contradictions avec une redoutable aisance. Ce second volet nous propose une montée en puissance formidable, vivement de troisième et dernier tome, même si je pense que Pierre-Henry Gomont pourrait décliner cette histoire à l'infini.
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