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Critique de jamiK


Matilde erre dans un manoir, c'est la nuit, elle s'engage dans le jardin, puis le bois, l'ambiance est inquiétante, c'est un univers gothique et froid, les personnages sont sans visage, comme des fantômes dans un château, qu'ils sont peut-être.

Le dessin est assez froid, le trait est dur, net, les couleurs en aplats utilisent une gamme limitée, du bleu horizon, du beige, parfois un bleu plus saturé, ou un rouge sombre, les noirs sont très présents marquant des ombres profondes, tout cela est ciselé, froid et perturbant.

Bleu à la lumière du jour raconte un long cauchemar, sans véritable sens, à nous de chercher dans l'explication des rêves, et autres fantasmes. Il suggère l'attente, celle d'un sacrifice, d'un rituel…

Cette bande dessinée, c'est surtout une démonstration d'ambiance gothique, je l'ai lu comme un récit parallèle, complémentaire, ou un rêve à insérer dans le roman Carmilla de Sheridan le Fanu, comme un hommage appuyé, délicat et poétique, mais parfois un peu nébuleux.

Borja Gonzalez aime bien laisser libre cours à l'interprétation du lecteur, un peu trop parfois, au risque d'en dérouter plus d'un. Personnellement, j'en ai fait une déclinaison de Carmilla, roman qui suggère le vampirisme comme une évocation de l'homosexualité féminine. Si je n'avais pas lu ce roman précédemment, j'en aurai fait une autre histoire, ou peut-être aucune. Mais j'ai aimé cette lecture pour la façon dont je l'ai comprise, qui n'est peut-être pas l'intention de l'auteur, et j'y ai vu surtout la volonté de Borja Gonzalez de nous faire revenir aux origines du roman gothique du XIXe siècle, tourmenté, introspectif, mystérieux, loin de l'héroïsme romanesque grandiloquent que la littérature populaire du XXe siècle aura apporté.
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