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EAN : 9782205204506
184 pages
Dargaud (18/08/2023)
2.95/5   99 notes
Résumé :
Une époque indéterminée qui ressemble au Moyen Âge. Un château lentement rongé par la nature.

Entre relations familiales troubles et jalousies larvées, les femmes attendent le retour des hommes partis à la chasse. Elles attendent surtout un sacrifice rituel... celui de Matilde qui doit être offerte à une divinité antique. Face à l'inexorable, seule Teresa tente de sauver sa soeur.

A la fois fable gothique, récit d'atmosphère et dénoncia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Car il n'est rien de caché dans le monde, nul grand secret à découvrir.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre d'une certaine manière, mettant en scène une variation d'un personnage récurrent chez l'auteur d'une autre manière. Sa publication initiale date de 2023 pour la version française. Il a été réalisé par Borja González pour le scénario, les dessins et les aplats de couleur. La traduction de l'espagnol a été réalisée par Christilla Vasserot. Il comprend cent-soixante-seize planches de bande dessinée. Il se termine avec une postface d'une page de l'auteur, ainsi que trois illustrations en pleine page. Cet auteur a précédemment réalisé The Black Holes (2019) avec Gloria, Laura et Cristina comme personnages, et Nuit couleur larme (2021) avec Matilda & Teresa.

La nuit dans un bois, avec un château se découpant en ombre chinoise dans le lointain. Sur la plaine, trois cavaliers chevauchent au galop s'éloignant du domaine. Quelque part dans une pièce du château, une bouteille de vin est tombée à terre déversant son contenu sur le plancher. Les bougies sur le bougeoir sont éteintes. La pendule marque minuit moins deux. Au mur, le tableau d'un archer avec deux chiens à ses pieds. Deux coups retentissent à la pendule, une femme en long manteau se tient à l'entrée d'une immense arche, sur le perron. Dans le parc, une autre femme encapuchonnée se retourne pour un dernier regard, puis elle sort du domaine par un grand passage sans portail. Derrière elle, l'autre femme referme les deux vantaux de bois après être rentrée dans le château. Matilde continue de s'éloigner, passant devant un grand arbre aux branches torturées. le bruit de deux vantaux se refermant retentit dans la nuit. La jeune femme ne se retourne pas. Elle continue de marcher, traversant une longue étendue herbeuse plane. Elle atteint l'orée du bois et s'y enfonce.

Matilde a rabaissé son capuchon laissant voir ses cheveux. Elle pénètre plus avant dans la forêt. Une mésange bleue la rejoint, attirant son attention par son chant. Elle s'adresse à l'oiseau, s'étonnant qu'il connaisse son nom. Elle ne l'avait jamais vu ici auparavant. Elle lui confirme qu'elle cherche la sortie. Elle écoute sa réponse, surprise de la direction qu'il lui suggère de prendre. La mésange s'envole devant elle et elle décide de la suivre comme si l'oiseau lui indiquait le chemin. Elle finit par rejoindre l'oiseau et elle constate que d'autres oiseaux sont perchés sur des branches. Elle se demande si ce chemin mène bien à l'extérieur. Elle arrive devant une pièce d'eau à la surface de laquelle se trouvent quelques nénuphars, un escalier d'une demi-douzaine de marches permet d'accéder à la surface de l'eau. Elle se retourne vers l'oiseau lui demandant s'il se fiche d'elle, si c'est ça la sortie, le lac ? Il vient se poser sur sa main et il la regarde avec son oeil fixe et vide. Elle enlève son long manteau et descend quelques marches en récitant un texte : le vent toujours soupire dans la cime des arbres. L'eau est tout sourire à ses pieds. Et les hirondelles poussent des cris aigus.

Voilà un récit bien étrange. le lecteur est immédiatement pris par la douceur onirique de la narration visuelle. Pour commencer, neuf pages dépourvues de tout mot, une séquence nocturne, l'absence de traits de visage pour chacune des deux femmes (pas de bouche, de nez, d'oeil), certains éléments dépourvus de texture et de détail, des couleurs posées en aplat, l'hirondelle uniquement en ombre chinoise mais d'un bleu de Prusse, l'absence de nom donné aux deux personnages, l'absence de repère temporel, peut-être une époque médiévale. Cette sensation de monde rêvé perdure tout du long du récit : pas de trait de visage pour aucun personnage, soixante-quatre pages muettes soit un tiers de la pagination, de grandes cases aérées, vingt-trois dessins en pleine page, douze en double page, des pages structurées comme une juxtaposition d'images laissant la liberté à l'imagination du lecteur d'établir les liens de causes à effet entre elles, des éléments visuels récurrents comme l'hirondelle bien sûr, ainsi que son oeil vide générant un motif de cercle trouvant son écho dans d'autres éléments visuels, également un cerf, un masque grotesque, des taches rouges de vin ou de sang, une épée fichée dans un bosquet de ronce ou dans un autel, des chiens de chasse, une flèche, quelques fleurs cueillies, des plumes, le crâne d'un cerf accroché au-dessus d'une cheminée, des troncs très droits en forêt comme des piliers ou des barreaux, etc.

Par moments, le lecteur ressent l‘influence graphique du bédéiste Mike Mignola (créateur et auteur de Hellboy) et de son coloriste attitré Dave Stewart. La patte Mignola se discerne dans les grandes masses d'aplat de noir uniforme, dans l'usage d'éléments massifs dont la texture de pierre ou de bois est mise en évidence (les arbres, quelques statues), dans quelques cases avec un oeil tout rond en très gros plan sans iris ni pupille, dans la mise en valeur d'un élément que le lecteur associe au registre des contes et légendes comme un cerf ou une épée. L'influence de Stewart se détecte dans l'usage d'aplats sans variation de nuances, d'une palette limitée, de quelques formes tranchant du contexte par leur couleur bleue ou rouge, effet utilisé avec une grande parcimonie. Ainsi que cette capacité extraordinaire à faire ressortir chaque élément avec une palette si restreinte. Pour autant, le lecteur n'éprouve jamais l'impression que le bédéiste réalise des cases ou des planches à la manière de. Il met en oeuvre un vocabulaire graphique personnel, différent de celui Mignola soit par sa nature, soit par la manière de l'utiliser dans le contexte, ou par des cadrages propres.

La narration visuelle s'avère très agréable, à la fois par le faible nombre de cases par page, ce qui donne une sensation d'espace, et également de rythme de lecture régulier, sans effet de lourdeur, et aussi parce que le lecteur ressent qu'il peut choisir son rythme. Il peut se laisser mener par son impatience de découvrir l'histoire et progresser à rythme soutenu en ne s'intéressant qu'à la dimension concrète et descriptive des pages, pour assimiler d'un simple coup d'oeil les informations visuelles. Il peut aussi choisir de prendre son temps, en laissant agir l'atmosphère d'un lieu ou d'une situation. Il laisse alors son esprit vagabonder, entre associations d'idées et questions. Associer un château avec une princesse, une épée symbolique avec au choix un mythe comme celui d'Excalibur ou une forme phallique alors que les hommes sont absents du récit parce qu'ils sont partis à la chasse. Et encore le cercle comme étant la surface réfléchissante d'un miroir, mais aussi un oeil complètement vide, ou encore le reflet de la Lune ou peut-être un symbole ésotérique, un trou béant, qui sait ? La mésange comme l'animal totémique de Matilde, ou peut-être un esprit animique qui la guider, ou autre chose ? le mutisme de Matilde comme une stratégie psychologique pour ne pas participer au monde qui l'entoure, ou une preuve de ses faibles capacités cognitives ? Les questionnements gagnent alors en ampleur. Quelle est la part d'éléments réels et d'éléments imaginaires dans ce qui est montré ? Qu'est-ce que Matilde sait réellement de ce qui va advenir et du rôle qu'elle est sensée y tenir ? Sa soeur Teresa en sait-elle plus ? le fait de se réfugier dans le mutisme, peut-il permettre à Matilde de changer le cours des choses ? Est-ce une manière efficace de lutter contre la tradition en n'y participant pas ? D'ailleurs, à quelle époque le récit se déroule-t-il ? le lecteur est sûr de son fait pour cette dernière question, jusqu'à ce que les deux soeurs atteignent la ville en page cent-trente-six.

Très rapidement, le lecteur se rend compte que les caractéristiques narratives l'amènent à participer à la narration et à l'intrigue, à la fois par ses questionnements, et par ses projections émotionnelles, ses supputations sur les liens de cause à effet. La postface de l'auteur vient éclaircir une partie de ses intentions et ajouter à la confusion du lecteur sur d'autres points. Il indique qu'il considère son travail comme un journal émotionnel. Sur le fil conducteur très basique du destin de Matilde, le lecteur peut donc plutôt s'attacher aux états émotionnels qu'il ressent. Cependant le bédéiste ajoute que ce qui l'intéresse, c'est de d'attraper des sensations concrètes, souvent, voire toujours, confuses et fuyantes, comme un rêve capable de laisser une puissante sensation d'angoisse ou de nostalgie. Il continue : le personnage principal de ses histoires est Teresa, une fille totalement déconnectée de son époque, de sa réalité, voire d'elle-même, obsédée par le passé et incapable d'imaginer un futur.

Une expérience de lecture sortant de l'ordinaire. Une narration visuelle onirique jouant entre des éléments évoqués et des éléments décrits précisément, des personnages sans visage, des animaux en silhouettes, un environnement entre château médiéval et forêt ancestrale. Une jeune femme qui ne prononce pas un mot, dont la vie quotidienne évoque le vol erratique d'un oiseau sans but, soumis à des contingences matérielles qu'il ne comprend pas, incapable d'établir un contact signifiant avec autrui, évoluant dans un monde dont certains éléments prennent la dimension de symboles récurrents indéchiffrables. Un voyage singulier.
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Club N°54 : BD non sélectionnée
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Dans un château au milieu de la forêt, à une époque ancienne (peut-être pas), des femmes attendent le retour des hommes partis à la chasse.

On comprend qu'un sacrifice aura lieu à ce retour.

J'ai eu du mal à comprendre l'histoire : les personnages n'ont pas de visages.

Il est difficile de les identifier.

En outre, le récit est elliptique.

Enfin, le langage vulgaire de certaines répliques tombe comme un cheveu sur la soupe.

Difficile d'en saisir l'intérêt.

Virginie
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BD assez étrange et déroutante.

Des personnages sans visage, quasi aucun texte pendant une grande partie de la BD, un parti pris coloré très particuliers.

Et pourtant, le trait est vraiment intéressant et donne cette atmosphère de conte au récit succinct.

La personnage principale, errante, et promise à une fin imminente avec cette touche de bleu qui la suit nous intrigue.

Ça m'a fait penser à un mélange entre le conte classique, The Village de Shyamalan et Never Let Me Go de Kazuo Ishiguro.

Ça donne en mélange déroutant, atmosphérique mais dont les visuels permettent de garder en haleine… le « dénouement » me trotte encore en tête.

Greg
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attiré par le graphisme et la mise en couleur (nuance de gris et du bleu) j'ai été complètement perdu par l'histoire qui m'a paru très décousue.

Difficile parfois de s'y retrouver entre les personnages (ils n'ont pas de visage).

Au final assez déçu.

Sam
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Compliqué à suivre.

Confusion entre les personnages.

Je ne l'ai pas lue jusqu'au bout.

Nol
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Matilde erre dans un manoir, c'est la nuit, elle s'engage dans le jardin, puis le bois, l'ambiance est inquiétante, c'est un univers gothique et froid, les personnages sont sans visage, comme des fantômes dans un château, qu'ils sont peut-être.

Le dessin est assez froid, le trait est dur, net, les couleurs en aplats utilisent une gamme limitée, du bleu horizon, du beige, parfois un bleu plus saturé, ou un rouge sombre, les noirs sont très présents marquant des ombres profondes, tout cela est ciselé, froid et perturbant.

Bleu à la lumière du jour raconte un long cauchemar, sans véritable sens, à nous de chercher dans l'explication des rêves, et autres fantasmes. Il suggère l'attente, celle d'un sacrifice, d'un rituel…

Cette bande dessinée, c'est surtout une démonstration d'ambiance gothique, je l'ai lu comme un récit parallèle, complémentaire, ou un rêve à insérer dans le roman Carmilla de Sheridan le Fanu, comme un hommage appuyé, délicat et poétique, mais parfois un peu nébuleux.

Borja Gonzalez aime bien laisser libre cours à l'interprétation du lecteur, un peu trop parfois, au risque d'en dérouter plus d'un. Personnellement, j'en ai fait une déclinaison de Carmilla, roman qui suggère le vampirisme comme une évocation de l'homosexualité féminine. Si je n'avais pas lu ce roman précédemment, j'en aurai fait une autre histoire, ou peut-être aucune. Mais j'ai aimé cette lecture pour la façon dont je l'ai comprise, qui n'est peut-être pas l'intention de l'auteur, et j'y ai vu surtout la volonté de Borja Gonzalez de nous faire revenir aux origines du roman gothique du XIXe siècle, tourmenté, introspectif, mystérieux, loin de l'héroïsme romanesque grandiloquent que la littérature populaire du XXe siècle aura apporté.
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Un château, une forêt, des cavaliers qui partent puis une jeune femme qui cherche son chemin, guidée par un oiseau. Est-ce Matilde ? ou bien Térésa ? Ici vivent des femmes en attente du retour des hommes de la chasse... des soeurs, des cousines, des rivalités familiales, la tension est palpable.

Après "Nuit couleur larme", Borja Gonzalez est de retour avec une nouvelle fable nocturne, intemporelle et mystérieuse. On y retrouve des personnages connus, Teresa et Matilde, et la même envie de bousculer le lecteur, de le plonger dans un récit obscur à la touche fantastique, un récit qui suscite la surprise et l'abandon.

Le superbe travail graphique de Borja Gonzalez aide à la contemplation. Des grandes pages, des plans fixes, des éléments isolés, les aplats de noir et de bleu qui plantent des atmosphères sombres... j'adore ! (j'ai même mis ça en fond d'écran sur mon tel, merci Dargaud !)

Cette pré-rentrée démarre sur un album ouvert, incertain, pas forcément facile d'accès mais non dénué d'intérêt pour autant, ne serait-ce que pour son incontestable beauté graphique ! A découvrir en lâchant prise...
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L'auteur nous perd un peu, beaucoup, tout au moins lors d'une première lecture. Et, finalement, je ne sais pas ce qui m'a le plus poussé, plus avant dans ma lecture, le conte ou le dessin.
Le conte, il me semble que tout commence avec une fuite dans un rêve qui se termine au réveil, dans un cauchemar.
Et puis, tout devient désordre dans cet imaginaire.
Avec un fil conducteur... peut-être...
La place des femmes dans un monde qui ne leur appartient pas. Dans un monde ou elle ne sont que les jouets de principes, de règles, d'un système.
Mais tout cela n'est que mon interprétation.
Il me semble que c'est une lecture dont il faut s'imprégner et relire plusieurs fois. Une lecture dans laquelle il faut entrer en douceur, mais entrer complètement comme l'on entrerait dans un lac pour s'emplir d'eau par tous les pores. Et tout comme le personnage (principal?), vivre et subir, ou, vivre ou subir. Sous le regard bleu du lecteur (ou d'autres femmes) avancez tel un pantin désarticulé dans des mondes dans lesquels nous ne faisons que passer.
Et finalement, lire le message de l'auteur et comprendre cette sensation étrange qui m'a fait aimer cette lecture.
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critiques presse (4)
ActuaBD
26 janvier 2024
Visuellement, c’est une claque. Le style de l’auteur est remarquable : des personnages sans visage et des paysages qui évoquent des dessins d’illustrateurs des années 20.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
12 septembre 2023
Conte de fées, récit gothique ou roman d’anticipation, ce troisième bouquin de Borja González est unique et fascinant. Un livre à relire pour en apprécier la complexité et pour donner un sens à ce qui n’en avait pas lors du premier passage.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeMonde
18 août 2023
Dans ce conte macabre, pourtant non dénué d’humour, c’est surtout la qualité du graphisme qui retient l’attention.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LigneClaire
16 août 2023
De superbes pages pleines, des femmes indépendantes ou qui voudraient l’être. Mystère et à chacun d’interpréter cette histoire à sa façon.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ton père et les autres hommes seront de retour dans deux jours. Avec des tas de cerfs, de chevreuils, de chèvres… Et avec un peu de chance, un daim ! Ta viande préférée, hein, ma chérie ? Des tourterelles, des perdrix, des renards. Et même un sanglier, bien sûr, même si je n’en mange pas. Les tantes Camelia, Azalea, Dalia, Jacinta et Greta, ainsi que tes cousins et cousines, nous rejoindront demain matin. Il faut tout préparer en cuisine avant que le gibier arrive. Ta mère est déjà bien trop affairée pour la cérémonie. Elle ne refuse pas de te voir. C’est juste que… ma sœur veut que tout soit parfait pour ton grand jour. Ce sera le cas, tu verras. Écoute, Matilde. Sache que je ne suis pas en colère contre toi. Personne ne te reproche rien. Ni moi, ni Manuel, pas même ma fille. Mais ta sœur doit s’éloigner ces jours-ci. De nous toutes, y compris d’elle-même. Et surtout de toi. Tu comprends, n’est-ce pas ? Ne t’en fais pas pour elle. Quelques jours enfermées dans la tour ne lui front pas de mal je t’assure. Elle aura même le temps de réfléchir et de se calmer. Je te promets que tu pourras la voir avant de… Allez, évite d’y penser pour le moment. Tous les espoirs de la famille reposent sur tes épaules. Tu n’as pas de temps pour les lubies de ta sœur. Aie l’air radieuse et redevable. Focalise-toi sur la lecture, la contemplation, et … Baigne-toi plus souvent, par exemple. Ce serait bien, tu ne crois pas ? Un bon bain, ça fait toujours du bien. Un peu de parfum, également. Ça camouflerait cette odeur si particulière.
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Des feuilles mortes au printemps, des morts qui pleurent. Qu’elles griffent des vitres ou glissent des cailloux dans nos souliers, les corcières sont juste des gamines espiègles. La forêt n’est pas différente. Ses branches et ses cailloux seront notre foyer, et là où il fait noir nous apporterons notre lumière. Mais tu le sais déjà, n’est-ce pas ? oui… Je te l’ai raconté mille fois, et toujours tu m’as écoutée attentivement. Tu es pour ça ma préférée. Ma douce enfant. La plus belle fleur du jardin. Ma petite princesse radieuse. Je ne m’en fais pas pour toi, mais pour nos hommes. Ils perpétuent cette stupide partie de chasse. Une coutume inutile à l’évidence. Ils partent tous les ans plus loin, là où les bêtes ne sont pas encore devenues folles. Ils chassent ivres, meurent endormis. Effrayés tels des enfants face au corps sec et froid d’un dieu abattu. Mais toi, tu n’as pas peur, non ? Ici, tout le monde a peur. La forêt gagne du terrain et ses bêtes nous envahissent. Mais toi, tu n’as pas peur. Car tienne est la flèche, sienne est la mort. Car il n’est rien de caché dans le monde, nul grand secret à découvrir. Car tu es tout ce qui est. Patience, Matilde. C’est pour bientôt.
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Il serpentait entre les arbres et griffait la terre, pleurant et implorant tel un enfant excité. Des écailles et du sang tombant au sol, devenaient feuilles mortes et gouttes de rosée. Roberto stoppa le serpent avec ses flèches, le fit taire de son épée et lui donna forme en le traînant au soleil, où sa couronne se changea en ronce et son corps en eau de serpent. Obéron était tombé, enfin. Et notre famille allait briller à jamais.
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Hé. Tu connais mon nom ? Oh. Je vois… Je ne t’ai jamais vu par ici. Oui. C’est ça. Je cherche la sortie, mais… Sérieusement ? Je t’en remercie infiniment. D’accord… Je te suis. Dis… Tu es sûre que ce chemin mène à l’intérieur ? Ça alors ! Tu en as des amies, hein ? Quelle chanc… Oh. Quoi ? C’est ça la sortie ? Le lac ? Tu te fiches de moi ! Non. Tu ne ferais pas ça, hein ? Un bel oiseau comme toi… Le vent toujours soupire dans les cimes des arbres. L’eau est tout sourire à mes pieds. Et les hirondelles qui poussent des cris aigus passent au-dessus de ma tête. Elle est froide. Hé ! Je peux voir la sortie. Elle est juste là, au fond ! Que… Que sont ces lueurs ? Des feux d’artifice ? Pour mon arrivée ? C’est joli. Toutes ces couleurs… Merci.
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Nous avons une longue tradition artistique dans la famille, non ? Ce doit être un don transmis de mère en fille, comme la couleur des cheveux ou la taille du nez. Moi, j’ai les yeux de ma mère, par exemple. Bleus à la lumière du jour. Verts dans la nuit. J’ai aussi hérité de son talent d’écriture. L’écriture, la vraie, pas cette parodie grossière bourrée d’horreurs nocturnes infantiles que vous cultivez, ta sœur et toi. Ma poésie confère l’éternité à la grandeur de notre famille. Vois ce tableau. Mon arrière-grand-mère Azucena a saisi l’instant exact où sa sœur aînée apprenait son noble destin. Elle a fixé son regard sur une toile pour que nous puissions le déchiffrer. Ça, c’est de l’art. vertu, harmonie, vérité.
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1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs d'Aurélien et la librairie Momie à Saint-Malo. Les Évaporés de Isao Moutte. Editeur. Sarbacane Evol T03. d'Atsushi Kaneko chez Delcourt « Bleu à la lumière du jour », de Borja Gonzalez, Dargaud 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien de la librairie Mine de Rien, Alfa BD, la librairie Sanzot et Krazy Kat/ Manga Kat ! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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