Le chevalier à la licorne

Cette histoire de chevalier à la licorne est une errance. Une errance à la limite de la folie pour un personnage dont on ne sait pas grand chose, juste ce qu'il faut : un noble, élevé dans les principes de la chevalerie, qui sauve son roi dans une bataille, et croit se sacrifier en le faisant, accomplissant ainsi une forme de destin idéal. Mais il survit, là où tant d'autres sont morts sans un acte héroïque similaire au sien. Au moment de mourir, il pense avoir vu une licorne le transperçant. Voulait-elle le tuer ou le maintenir en vie ? Pourquoi continue-t-il à la voir une fois la bataille terminée ? Elle devient une métaphore de la mort qui se refuse à lui, qu'il poursuit jusqu'à en perdre la raison. Jusqu'à comprendre qu'elle n'est peut-être pas la mort mais autre chose. Stéphanie Piatzszek nourrit son scénario de l'imaginaire médiéval et de faits historiques et restitue très bien ce mélange de fantastique et de religiosité associé à cette époque. Les dessins et les couleurs de Guillermo G. Escalda sont magnifiques. Malgré tout cela, il y a un petit goût d'inachevé à l'issue de la lecture. La fin est trop rapide, et pourtant elle est cohérente et laisse libre court à différentes interprétations. Quelques planches supplémentaires auraient pu ajouter encore un peu plus d'ampleur à ce récit.