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Critique de patlam


Chaque année, l'un des douze dragons énergétiques protégeant l'Empire du Dragon Céleste choisit celui qui deviendra le futur Oeil du dragon. Alors qu'au sein de l'empire le rôle des femmes, totalement exclues du monde de la Magie du dragon et de toutes responsabilités significatives, se limite à être servante, musicienne ou concubine, Eona, une audacieuse jeune fille, ancienne esclave et dont le maitre a au fil des ans tenté de gommer toute trace de féminité se dissimule sous l'apparence d'Eon, un jeune infirme possédant le pouvoir unique de visualiser les douze dragons. En dépit de ce terrible secret, cette hérésie qui peut lui coûter la vie, elle se présente devant le conseil et l'Empereur pour postuler comme représentant du dragon ascendant et s'initier à sa magie. Contre toute attente, Eon/ Eona va réveiller le Dragon Miroir, disparu depuis trois siècle et se retrouver, sans aucune formation ni une quelconque compétence, entraîné au coeur de multiples intrigues et de lutte de pouvoir entre l'Empereur vieillissant, son héritier et diverses factions séditieuses. On découvre les protocoles complexes de la cour et ses secrets d'alcôves, les intrigues politiques et de multiples traditions souvent opaques et parfois difficiles à cerner. La sophistication apparente n'est qu'une hypocrisie, les tensions sont multiples, les alliances aléatoires, les ennemis impitoyables. L'auteure décrit avec subtilité ce monde imaginaire, inspiré par l'histoire, la culture et les légendes de la Chine médiévale mais sans pour autant approfondir pleinement son sujet.
Alison Goodman s'appuie surtout sur son intrigue pour s'attaquer parallèlement à d'importants sujets inhérents à notre société tels que les inégalités, la tolérance, la déplorable condition féminine, le droit à la différence et le respect de la dignité d'autrui à être soi-même ou encore les préjugés face aux handicapes qu'elle illustre par le biais de personnages secondaires authentiques, volontaires et engageants. Des acteurs mineurs mais déterminants, tels Ryko ou dame Dela, dans le déroulement de l'histoire qu'ils éclairent de leur présence marquante. A l'inverse, Eona peine à séduire tant elle est effacée, insignifiante, ne prenant aucune initiative, se laissant manipuler et dicter ses décisions par absolument n'importe qui faisant montre d'un peu d'autorité et se défilant sans cesse dès qu'il s'agit de faire face à ses responsabilités. On est loin d'une Mulan et de sa transcendance prouvant que le fait d'être une femme n'empêche pas d'être forte.
Sans être véritablement novateur, l'univers présentait un intéressant potentiel, une approche imaginative avec cette idée des douze dragons et de cette magie séculaire. Dans les faits, ces derniers n'ont ni un pouvoir fondamental, ni un rôle important et on ne comprend pas très bien leur utilité à part servir de garniture. L'intrigue manque de complexité, il ne se passe presque rien, le récit s'enlise dans des lieux communs conventionnels interminables et sans relief. Avec un final dynamique bien que prévisible, l'ensemble reste à peu près convenable, alors qu'il y avait matière à élaborer une fabuleuse épopée aussi captivante que mémorable.
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