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Critique de Isacom


J'ai trouvé difficile au début d'entrer dans l'univers ségrégationniste et très masculin de cette immense ferme d'Afrique du Sud. Mais j'ai été emportée par la description grandiose, quasi hypnotique, de la Nature et des espaces agricoles, traversés par l'incendie, la sécheresse, l'inondation mais toujours renaissants. Mehring, le personnage central blanc, bien qu'étant un industriel “dans la fonte”, éprouve pour ces terres un amour sincère, au point de délaisser ses relations citadines pour passer peu à peu tout son temps dans sa ferme.
Toutefois Nadine Gordimer montre aussi un univers de secrets et de mensonges, dans lequel les hommes se mentent d'abord à eux-mêmes: “Jacobus me respecte”, pense le propriétaire de son régisseur noir; Jacobus, lui, pense qu'il “sait s'y prendre” avec son patron. Secret qui entoure le cadavre d'un homme noir trouvé dans le marécage, hâtivement recouvert par la police puis à nouveau émergé par l'inondation. On ne connaitra jamais son identité, mais il semble symboliser tout le peuple noir en prenant “possession de cette terre - la leur - il était un des leurs.”
J'ai été impressionnée également par l'exceptionnel talent de Nadine Gordimer pour écrire le monologue intérieur de Mehring, mêlant ce qu'il voit, ce qu'il se remémore (sa liaison avec une femme mariée aux visées politiques opposées) et de façon sous-jacente, ce qu'il craint.
La traduction d'Antoinette Roubichou-Stretz est d'une rare perfection.
Challenge Nobel
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