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Critique de Apikrus


Depuis la révolution copernicienne des 17ème et 18ème siècles, nous savons que notre planète ne trône pas au centre de l'Univers. Les découvertes de Darwin ont ensuite montré que l'Homme n'est qu'un animal parmi d'autres, chaque espèce ayant évolué dans sa voie à partir d'ancêtre communs.
Les archéologues et les cosmologistes nous montrent que le temps de vie de l'humanité est insignifiant au regard des temps géologiques. Il est possible que les traces ou témoignages les plus durables que les humains laisseront soient celles de nos polluants et de leurs effets (radioactivité, changement climatique,…), à moins que ce ne soient finalement les sondes Pioneer 10 et 11, chacune avec sa plaque gravée représentant un homme et une femme, ainsi que la position du système solaire.

Helen Gordon nous fait voyager dans l'espace (vers des sites géologiques ou archéologiques remarquables), et dans le temps ("profond"), mettant en exergue les travaux des chercheurs. Les thématiques abordées sont variées (des « clous d'or »*, aux couleurs des dinosaures, en passant par d'autres formes de vies disparues), avec un fil conducteur : le temps (long) passé et à venir.
Les effets de la tectonique des plaques ne se limitent pas à de spectaculaires volcans et aux séismes meurtriers et dévastateurs pour les constructions humaines : elle permet aussi le recyclage des matériaux de la croute terrestre.
Ce livre aborde aussi la manière dont les humains marquent la planète. de nombreux archéologues estiment que nous sommes entrés dans l'ère de l' "anthropocène", mais peu s'accordent sur la date de son début (invention de l'agriculture, révolution industrielle et les importants rejets de carbone dans l'atmosphère qu'elle a occasionnée, premier essais nucléaires,…).
L'auteure présente les projets d'enfouissement de déchets nucléaires de longue vie sur les sites d'Onkalo (Finlande) et de Bure (France). Y laisser des déchets, qui seront dangereux pendant plus de 100 000 ans n'est pas un cadeau pour ceux qui resteront après nous. Il semble qu'il s'agisse néanmoins de la moins mauvaise des solutions dont nous disposions ! Ne pas produire ces matières radioactives serait certainement beaucoup plus pertinent, mais nos dirigeants ne pratiquent la prospective qu'à l'échéance de leurs mandats en cours…

Cette lecture n'est pas seulement une grande leçon d'humilité, elle est aussi l'occasion de prendre un peu de recul par rapport à des soucis quotidiens finalement relativement insignifiants.

Merci à Babelio et à l'éditeur (opération Masse Critique).

* le clou d'or est un repère enfoncé entre deux étages géologiques dont la délimitation permet de définir une nette séparation entre deux périodes géologiques datées
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