La nuit cherche en nous
un lieu
où se froisser
Un coquelicot :
Des fragments de papier japon
Cousus entre eux
Puis agrafés au vent
Humer l’espace autour d’une fleur
Se souvenir des choses
Qui n’auront lieu que demain
Mettre le feu à notre vie
Pour que la partie qui ne brûle pas
Nous apparaisse
Le phare se nourrit de notre nuit pour exhaler le paysage.
Suicide
L’homme attend pour plonger
Que son ombre soit prête
Deux pétales rapprochés avec le pied
Un improbable papillon
Il n'y a pas d'autre parfum
que celui d'un souvenir qu'on retourne sans cesse
après l'avoir sorti de terre
Une journée de marche
j'ai enterré le ciel
au pied des arbres
et m'en suis retourné
Aurons-nous du temps au crépuscule
pour faire le tour succinctement
de la chaise que nous avons occupée toute notre vie