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Critique de Floortje


« La biologie de l'évolution étudie les voies et les mécanismes du changement organique survenu après l'apparition de la vie. Ce n'est pas un mince sujet – que l'on en juge d'après quelques questions, comme : « Comment, quand et où est apparu l'homme ? » ; « de quelle façon les extinctions de masse, la dérive continentale, la compétition entre les espèces, les changements climatiques et les contraintes héréditaires pesant sur la forme et le développement des organismes interagissent pour influencer le style et la vitesse du changement évolutif ? » ; et « Comment les branches de l'arbre évolutif de l'ensemble des êtres vivants se raccordent-elles les unes aux autres ? », pour n'en mentionner que quelques-unes parmi des milliers également passionnantes. »
Je suis nulle en sciences et les seuls souvenirs de sciences dont je me souviens (malheureusement) tiennent plus du cauchemar que de la connaissance. de la biologie, comme on disait à mon époque, je ne me souviens clairement que du système digestif de la vache et des caractères sexuels primaires et secondaires. Mais … depuis que j'ai commencé à lire Stephen J. Gould, je trouve l'histoire naturelle … MERVEILLEUSE !
Ou plutôt devrais-je dire, les histoires naturelles car Stephen J. Gould avait un don de conteur fabuleux. Il commence toujours par des digressions baroques et historiques qui n'ont a priori rien à voir avec la paléontologie pour nous amener petit à petit à des réflexions sérieuses et argumentés, mais toujours captivantes, tantôt sur les grenouilles qui couvent leurs oeufs dans leur estomac et comment est-ce possible, ou bien sur le pourquoi de la mode des dinosaures et tant d'autres sujets captivants.
Les aficionados de Stephen J. Gould auront comme une impression de « déjà lu » car certains sujets ont déjà été traités dans d'autres ouvrages. Mais ce n'est pas grave, cela permet de rafraîchir la mémoire (et de mieux se souvenir aussi car la matière est dense !).
En effet, les sujets sont divers : ………
Mais le fil rouge du livre est la grande bataille américaine entre les évolutionnistes et les créationnistes. Sur le plan légal, elle a commencé dans les années 1920 et a atteint un premier sommet avec la condamnation de John Scopes en 1925. Après une certaine accalmie, le conflit a repris dans les années 1970 et n'a pas cessé jusqu'en 1987 où la Cour Suprême des Etats-Unis a décidé d'abolir la dernière loi créationniste sur le temps d'enseignement égal du créationnisme et de l'évolutionnisme. Cette histoire nous semble lointaine à nous, Français et jusqu'à peu, je croyais que c'était de l'histoire ancienne et que ceux qui la ressortait étaient des laïcards aigris. Mais quand faisant des recherches à propos de Hesperopithecus sur Internet, je ne vis sortir que créationnistes alors que je m'attendais à des résultats expliquant l'histoire de cette erreur taxinomique tout simplement, cela m'a ouvert les yeux. Oui, une partie des Américains d'aujourd'hui ne font pas la différence entre les domaines du religieux et ceux de la science.
Cependant, attention ! Bien que j'ai lu quelque part que Stephen J. Gould était athée, il montre une familiarité avec la Bible digne d'un Protestant. J'ai été dès le début de ma lecture de ses oeuvres surprise et enchantée par ses citations de la Bible car cela semble tellement antinomique chez nous d'être « scientifique » et « lecteur de la Bible » Il cite aussi beaucoup de littérature classique.
Stephen J. Gould était un merveilleux vulgarisateur, c'est-à-dire qu'il pouvait faire comprendre des choses scientifiques en ce mettant à notre portée mais sans rien lâcher au niveau de la rigueur scientifique. La lecture de « La foire aux dinosaures » (Bully for Brontosaurus ») requiert donc pas mal de concentration. Ce n'est donc pas un livre adapté pour la plage ou la maternité mais il est accessible à tous, du moment qu'on prend la peine de vouloir comprendre.
Stephen J. Gould est décédé en 2002, après avoir frôlé une première fois la mort lors d'un cancer extrêmement rare et incurable dont il fera la toile de fond d'un article sur les statistiques. Je crois bien qu'il s'agit à ce jour du seul écrivain dont je regrette la disparition.
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