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Critique de Belem


Belem
27 février 2013
Ce livre est le 4e recueil d'articles publiés mensuellement par Stephen Jay Gould dans la revue américaine National History Magazine. Cette sélection de « réflexions sur l'histoire naturelle » évoque comme dans chaque opus des thèmes chers au plus célèbre des paléontologistes américains.
Dans le prologue, il révèle d'ailleurs quelques-unes de ses préoccupations quant à l'écriture de ses articles (cf. la rubrique « citations »).
Dans le premier article, qui a donné son nom au recueil, Gould montre que ce qu'il y a de plus remarquable chez le flamant rose, ce n'est pas sa couleur (pourtant « flamboyante »), mais, du point de vue de la théorie de l'évolution, c'est la forme et l'utilisation qu'il fait de son bec. (Retournez l'animal, et vous admirerez alors... le sourire du flamant rose !)
Viennent ensuite, pèle-mêle, des articles sur : le cannibalisme supposé de certaines espèces (la mante religieuse par exemple), les « déluges » et les glaciations, le fait que la variabilité de l'espèce humaine n'a pas conduit à ce qu'on puisse parler de « races » différentes (et sur le plan de la variabilité, le groupe sanguin est bien plus distinctif que la couleur de la peau), les rythmes d'extinction des espèces, les animaux rangés dans la nomenclature binomiale sous l'épithète spécifique « problematica », la théorie erronée de la « chaîne du vivant », la Vénus hottentote, l'eugénisme, la légende entretenue sur Darwin qui aurait « tout compris » aux Galápagos, l'histoire des plantes cultivées et l'idée de « monstre prometteur », les propriétés émergentes du vivant, la lutte continuelle qu'il mène contre les créationnistes, et encore bien d'autres sujets dont la lecture ravit l'esprit.
En écrivant ces lignes, je mesure que ce n'est pas si évident de donner envie de lire Gould à ceux qui ne le connaissent peut-être pas encore. Ce qui est intéressant avec les « réflexions sur l'histoire naturelle » (la série comporte 10 livres qui peuvent être lus indépendamment les uns des autres) est difficilement appréciable dans une critique ou par quelques citations. Tout cela est trop partiel. Cela ne reflète pas la richesse de sa pensée. Car ce qui est intéressant chez Stephen Jay Gould, ce sont les raisonnements qu'il mène. Je pourrais en parler pendant des heures, mais cela ne servirait à rien, je crois qu'il faut tout simplement le lire.
Juste une chose quand même : ce livre occupe une place toute particulière dans l'abondante bibliographie de l'évolution des espèces. Publié en 1988, Gould y donne une vision de la réalité de la nature beaucoup plus complexe que la théorie darwiniste « orthodoxe », un peu figée et un peu « satisfaite », n'en donnait. Les nouveaux éclairages qu'il donne, dans l'ensemble de ses articles rassemblés ici, sur certains concepts considérés comme bien établis, avait alors révolutionné un peu la discipline. Certaines certitudes s'écroulaient, et les découvertes ultérieures en biologie lui ont donné raison.
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