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Critique de Diabolau


2 € dans le cadre de l'opération 48 h BD, c'était l'occasion ou jamais de me frotter à ce fameux monde de fantasy développé par les éditions Soleil depuis quelques années avec les séries Elfes, Nains, Orcs et gobelins, Inquisiteurs, et plus dernièrement Mages. Séries dans lesquelles les albums défilent à un rythme assez hallucinant (aux dernières nouvelles on en est à 25 pour Elfes...), ce qui je dois le dire a tendance à éveiller en moi méfiance et circonspection, malgré l'indéniable beauté des dessins et des couvertures. Mais j'ai tendance à croire que malgré tous les auteurs bossant sur le projet, rapidité et qualité vont rarement de pair.
Nous voici donc en présence d'un justicier qui ne fait pas dans la dentelle en la personne de l'inquisiteur Obayron, sorte de flic, juge et bourreau badass à souhait, au faciès néanderthalien assez raccord avec ses habitudes de brute épaisse, malgré le fantôme de son elfe qui représente sa conscience et qui lui souffle sans arrêt de se calmer, ce qui constitue la principale originalité de cet opus.
C'est bien dessiné, sans aucun doute. Mais je reste tout de même assez mitigé. Beaucoup de pages sont très chargées, avec énormément de cases, et non moins de phylactères qui peuvent se multiplier dans une seule et même case et dont on finit par douter de la provenance. Les scènes d'action, qui sont assez nombreuses puisque le gazier mutile, étripe et démembre tout ce qui se dresse sur son chemin, manquent de fluidité. Il m'a parfois fallu reparcourir la scène 3, 4, et même 5 fois avant de comprendre ce qui s'était vraiment passé.
Pour une BD comme pour un roman, je pars du principe qu'une oeuvre vraiment réussie doit être comprise du premier coup, sans obstacle et sans anicroche, et que si l'on s'attarde sur une case ou si l'on y revient, ce doit être par plaisir et non par nécessité de comprendre ce qu'on n'a pas compris la première fois.
Ce manque de fluidité se retrouve souvent sur des BD faites par des dessinateurs très talentueux, ce qui est le cas ici. L'un n'empêche pas l'autre.
En fin de volume, on trouve une présentation assez complète du "monde" développé pour ces séries, et je dois dire que j'ai été assez frappé par le manque évident d'originalité. Quelques exemples : au nord, les terres d'Ecorce... Les Inné qui vivent sans modernité, de la pêche et de la chasse, suivant les troupeaux de yakas, espèces de bovins laineux qui sillonnent la région... Les Mokhans, des nomades qui vivent dans des yourtes, expansionnistes, craints pour leurs attaques furtives sur les territoires limitrophes... j'en passe et des meilleures.
À la seule lecture de ce volume, j'ai donc tendance à prêter foi aux accusations de "série marketing" que j'ai lues ici ou là.
Je ne dis pas que je ne m'essaierai pas à d'autres volumes de ces séries, mais ce sera en prêt médiathèque, car je n'ai pas trop envie de nourrir cette bête-là, qui d'ailleurs coûterait fort cher, et qui me rappelle un épisode douloureux avec "l'histoire secrète" de Pécau, et aussi d'autres épisodes douloureux avec certaines séries télévisées.
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