AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lazare404


La France est en guerre. Depuis 1961, ses soldats, marins et aviateurs interviennent sans discontinuer à travers le monde, faisant de l'armée française la plus engagée de son époque. Bien sur, en France, on ne parle pas de guerre. C'est un tabou, un gros mot qui fait peur à la population. On préfère parler d'Opérations Extérieures, les fameuses OPEX. Pourtant, la réalité est bien la: les soldats français combattent et meurent depuis six décennies pour défendre les intérêts de la nation, dans l'indifférence générale.
A travers ce livre, Michel Goya nous propose de nous raconter l'histoire des OPEX et à travers elle celle des forces armées françaises.
Dans la première partie: Opérations chaudes en guerre froide, on assiste à un glissement de la volonté politique d'entrer en guerre, depuis De Gaulle qui en 1961 assume entièrement l'assaut sur Bizerte jusqu'a Mitterand qui préfère cacher l'évidence en utilisant des moyens d'intervention indirects: comprenez pas ou très peu de troupes au sol.
La deuxième partie: Les campagnes du nouvel ordre mondial, voit la France refuser de faire la guerre et devenir un gendarme, oeuvrant pour la paix. On notera tout de même l'exception de la guerre du Golfe dans laquelle la France qui se veut pourtant une puissance mondiale, ne peut engager que 16 000 hommes alors que le Royaume-Uni en déploie 50 000….
Mais cette période, comme je disais est avant tout celle des « dividendes de la paix ». On pense les guerres terminées, on croit pouvoir désinvestir massivement dans notre défense (avec les conséquences que l'on sait) et l'armée française devient donc une armée « de paix », principalement utilisée comme casques bleus. le souci est que ces opérations de « maintien de la paix » sont déclenchées alors que les conflits ne sont pas terminés ! Les troupes de l'ONU se retrouvent donc prisent entre 2 feux, paralysées et incapables de riposter car on leur interdit de faire usage de leurs armes puisque qu'officiellement « elles n'ont pas d'ennemi ».
Enfin dans la troisième partie: Guerre Permanente, on renoue progressivement avec la guerre. Les armées françaises interviennent en Afghanistan, au Sahel, en Cetrafrique et prenant part à de violents combats. Pourtant, cette période est aussi celle, du « grand effondrement » avec la suppression prévue de 78 000 postes au sein des armées. On réduit donc les moyens humains, matériels et financiers tout en augmentant le niveau sollicitation des armées ! Bilan: alors que Chirac prévoyait une force profitable de 50 000 hommes, nous sommes capables d'en déployer 15000…
Le refus de déployer des troupes au sol, condamne les guerres auxquelles prend part la France à s'éterniser: Lybie, Syrie et lorsqu'elle le fait comme au Sahel, les succès sont au rendez-vous, mais surestimant nos capacités on peut aussi se laisser tenter de faire « plus » alors que l'on en a pas les moyens.
On assiste tout au long du livre à une multiplication de succès tactiques de la part des forces françaises mais aussi à des échecs stratégiques. La volonté politique manque souvent, ce qui empêche de prendre les décisions adéquates et mène à des demi-mesures ou des erreurs que les armées paient au prix du sang.
La conclusion offre une réflexion sur les causes des nos échecs, de nos victoires ainsi que sur l'avenir de nos forces armées et notre manière de faire la guerre.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}