Les hommes de La Voûte, tome 1 : Edge

Tout ce qui importe, c’est qu’il vienne à la maison avec moi. Et j’espère qu’il y restera… Pour toujours.

Et c’est la meilleure sensation au monde. Je n’avais aucune idée qu’avoir quelqu’un tenant à moi de façon si personnelle changerait du tout au tout ma vision de la vie. Des projets que je n’aurais jamais osé réaliser semblent plus tangibles. Et des rêves que je n’aurais pas cru réalistes se réalisent déjà.

Quand oncle Joseph a un plan, il ne laisse personne se mettre en travers de son chemin. Je l’ai vu liquider des familles entières qui menaçaient d’interférer avec ne serait-ce que l’aspect le plus secondaire de ses affaires. C’est pourquoi nous ne pouvons pas ne rien faire.

Je n’ai jamais été aussi humilié de toute ma vie. Je pensais avoir connu l’humiliation lorsque ma tante Teresa est venue pour la première fois dans ma chambre alors que j’avais treize ans. Elle m’a dit qu’elle m’apprendrait comment devenir un homme. N’ayant jamais bien compris comment la satisfaire de la façon qu’elle le souhaitait, j’avais extrêmement honte.
J’avais l’impression d’être un échec. Comme si je ne mériterais jamais le temps ou l’attention de quiconque.

Mon besoin de parfaire ma vengeance sur toutes les personnes impliquées était dévorant lorsque j’ai eu dix-huit ans. J’ai pris des risques idiots et j’ai failli me faire tuer plus d’une fois en essayant de me charger des types sur ma liste. Mais je n’ai pas été capable de m’approcher suffisamment près de l’homme qui le méritait le plus. Pas encore, en tout cas.
Mais je suis patient. J’ai attendu tout ce temps, et je continuerai d’attendre le bon moment pour pouvoir descendre le long de ma liste. Jusqu’à arriver au nom qui signifie plus que tous les autres réunis. L’homme qui a mis mon monde sens dessus dessous et qui m’a mené sur cette voie pour la vengeance dont je ne peux visiblement pas dévier.

Même dans mon cauchemar, mon esprit possède un esprit d’autopréservation suffisant pour ne pas me refaire voir les images du corps détruit de David. Par chance, elles sont réprimées assez profondément dans ma psyché pour que je puisse espérer de ne jamais les voir réapparaître à la surface.

Je ne suis pas sadique, en soi. Mais ma queue reçoit un flot de sang supplémentaire lorsque j’entends quelqu’un crier de douleur. Je n’aime pas blesser les autres, mais leur douleur m’excite. C’est tordu et dément, mais c’est ainsi que je suis.

Et cet homme dégouline d’autorité.
Même à travers la vitre en verre, je peux sentir de la puissance s’échapper de lui. Il semble être sur le point de toucher l’étiquette sur la porte lorsqu’un autre homme pose une main sur son épaule.

Je ne suis pas très fier de reconnaître que j’ai des goûts un peu moins excentriques que certains de mes amis qui viennent ici. Je ne prends pas mon pied avec les trucs violents qu’ils aiment. Si je fais saigner un type, je préfère que ce soit en le mordant derrière son épaule. Et si son cul est douloureux, je veux que ce soit à cause de toutes les fois où je m’y suis enfoncé, pas parce qu’il a été pris par une brosse métallique ou parce qu’il s’est fait battre à coup de bâton.

J’aimais me faire un petit plaisir de temps en temps en venant au Vault. C’était une façon facile d’évacuer un peu de stress et de prendre mon pied. Je lâchais quelques milliers de dollars et, en échange, je pouvais passer une heure avec un type prêt à tout pour me satisfaire. Ça s’arrêtait généralement à une pipe puis une baise.
Mais le charme de ces escapades commence à disparaître. Je ne sais pas si c’est moi ou eux, mais devoir payer pour s’amuser, ça commence à devenir… Triste. Ce n’est pas comme si je ne pouvais pas trouver quelqu’un dans une boîte ou n’importe où pour tirer un coup. Je pourrais. Mais ça ne vaut pas le coup de s’embêter pour ça. Au moins, lorsque je viens ici, je sais à quoi m’attendre. Et ils le savent aussi. Un simple échange de pouvoir et de plaisir entre adultes consentants.