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Critique de ibon


Après le superbe "Rivage des Syrtes", c'est ici un autre roman d'attente dans un contexte de guerre, où Gracq renouvelle sa prose poétique avec les aventures d'un soldat sur la frontière franco-belge en 1939.

En attendant une hypothétique invasion allemande par les Ardennes, la France y prépare une défense minimale puisque, normalement, les Allemands ne devraient pas à nouveau envahir la Belgique et traverser un terrain si difficile pour arriver en territoire français.

C'est dans ces conditions que l'aspirant Grange prend ses fonctions dans une petite maison forte mal conçue, on dirait aujourd'hui un blockhaus délabré, qui abrite, tout de même, un canon antichar au coeur de la forêt.
Avec trois autres soldats sous ses ordres ,il glisse progressivement vers des activités qui sortent du cadre de la préparation de cette guerre dont la menace, il est vrai, plusieurs mois après la déclaration de guerre, semble s'éloigner de l'endroit où ils sont.

Alors Grange se régénère dans cette forêt à perte de vue, qui devient une seconde maison et qu'il appelle le Toit, où serpente la Meuse.

Le style de Gracq fait encore des merveilles. Un style poétique qui transmet si bien les émotions du héros dans un environnement naturel qui l'inspire. Mais une fois installé ce cadre, le savoir faire de Gracq est d'insuffler imperceptiblement la menace avec les changements qui s'opèrent dans cette nature jusque-là sereine. En commençant avec des sons qui modifient cet équilibre: un bruit de moteur d'un avion de reconnaissance jusqu'au martellement des bombes qui déchirent le silence au loin et dont l'onde se propage jusqu'aux pieds.

L'Histoire montrera que cette liberté a un prix.
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