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Critique de Pois0n


Proposer une histoire d'oie blanche tout juste sortie du couvent *en 2017*, c'était quand même un sacré pari pour Lynne Graham, à une époque où le lectorat moderne demande plutôt des héroïnes fortes et indépendantes. Mais pourquoi serait-il impossible de combiner les deux ?

Si elle a passé les presque vingt-deux premières années de sa vie à l'écart du monde, Constancia, alias Tia, n'a pas pour autant été privée de contact avec celui-ci et possède, en outre, un caractère bien trempé. Elle se montre ainsi plutôt spontanée dans les rapports humains, mais pas ingénue pour autant (et même bien au contraire)... Avoir reçu une éducation religieuse ne l'empêche pas d'être lucide et de ne pas hésiter à la remettre à question, comme lorsqu'elle nourrit en cachette un chiot errant malgré l'interdiction de la mère supérieure. Guidée par un farouche désir d'indépendance et d'émancipation, Tia fait ses propres choix, même si ce ne sont pas toujours les bons. Sa fraîcheur la rend plutôt attachante, loin des héroïnes habituelles, plutôt déconnectées de la réalité.
Max de son côté... eh bien, il n'y a pas grand-chose à en dire. Il n'a pas vraiment de défauts à son actif, ne se montre jamais violent ni dominateur avec Tia, tout au plus un peu froid mais surtout... fade. La narration a beau basculer de son point de vue à de multiples reprises, jamais l'autrice n'arrive à transmettre ses émotions, là où Tia se montre bien plus vindicative à ses heures.

En fait, malgré les nombreux interludes sexuels entre ses héros, Libre de succomber est surtout le récit de l'émancipation de Tia, qui, sortie du couvent pour se retrouver aussitôt mariée, goûte moyennement de passer d'une prison austère à une autre dorée malgré ses sentiments pour Max. Tia aime son mari, mais n'a pas pour autant envie de dépendre de lui, elle veut travailler, gérer son propre argent... bref, devenir, enfin, autonome. Un aspect du récit bien plus intéressant et réussi que la romance finalement assez tiédasse. Dommage qu'au final, on assiste à un rétropédalage, comme si combiner vie professionnelle tant rêvée ET vie de famille n'était pas possible (certes, la plupart des gens n'ont pas un empire à gérer en plus, maiiiiis bon). Même si l'épilogue rectifie une dernière fois le tir, on a l'impression que Lynne Graham ne sait pas trop sur quel pied danser, les aspirations de Tia entrant trop souvent en conflit avec la trame même de l'histoire. du coup, l'on a à plus d'une reprise l'impression que l'héroïne se retrouve « sacrifiée » sur l'autel de la romance.

Et pourtant, à la lecture, tout ça ne paraît pas trop. On suit les pérégrinations de Tia et Max au Brésil jusqu'à leur mariage, même si ici, il n'y a pas le moindre décor, puis en Angleterre. L'histoire ne comporte pas le moindre a-côté, mis à part peut-être via la présence de Teddy, le chien de Tia au caractère aussi affirmé que celui de se maîtresse., et qui apporte une bouffée d'air frais bienvenue à chacune de ses apparitions.

Au final, Libre de succomber n'est clairement pas un mauvais roman et se lit sans déplaisir... mais manque hélas de la petite étincelle qui le rendrait mémorable. Sympathique, sans gros défaut, mais sans qualité particulière non plus en somme.

Notons enfin le nombre important de coquilles ayant échappé à la vigilance des correcteurs, alors qu'Harlequin est un éditeur qui se montre habituellement vigilant de ce côté-là...
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