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Critique de iris29


Peut-être n'avez-vous jamais entendu parler de l'affaire Agatha Christie ? La vraie. Celle dont s'est inspirée l'auteure Nina de Gramont.

Petit récapitulatif...
En 1926, Agatha Christie (36 ans), qui en était alors à son 7 ° roman, se voit annoncer par son mari , qu'il souhaite divorcer.
L'ex-colonel a 37 ans, et a une maîtresse de dix ans, plus jeune qu'Agatha, secrétaire dans l'entreprise où il travaille. C' en est trop pour Agatha, qui venait de perdre sa mère. Effondrée, elle disparait pendant 12 jours. Toute l'Angleterre la cherche ; des bénévoles se joignent à la police et organisent des battues près de l'endroit où a été découverte sa voiture. Agatha qui n'était alors pas très connue, se retrouve propulsée en première page des journaux, elle si discrète... Elle sera retrouvée, dans un hôtel , la réservation étant au nom de la maîtresse de son mari... et ne donnera aucune explication : elle ne se souvient de rien.
Volonté de mettre son mari dans l'embarras, ou besoin de s'isoler pour "digérer" , ou réel pétage de plomb avec fugue dissociative ? Cela restera un mystère, elle ne donnera jamais d'explication.


Beaucoup de romanciers et scénaristes se sont emparés de cette affaire dans la vie de l'auteure de romans policiers la plus lue d'Angleterre, et on ne compte plus les déclinaisons. L'américaine, Nina de Gramont nous propose la sienne... Et le résultat est un peu comme des poupées russes
Trois mystères dans le mystère : la réelle disparition, la disparition vécue par la maîtresse, et deux mort survenues dans l'hôtel ...

Autant le dire tout de suite, Nina de Gramont prend beaucoup de libertés. Libertés avec l'époque, car même si elle s'inspire de faits qui existaient , elle les traite de façon très "moderne". Et libertés avec la vie d'Agatha , à qui elle prête des intentions , des sentiments et des actions, qui sont loin ( à mon humble avis) des réels faits déroulés...

A partir de là, quand on se rend compte (très rapidement) du virage que prend l'auteure, on adhére ou pas. On accepte ou pas de la suivre .
Sachez que dés le début, la parole (la plume) est donnée à la maîtresse. Et que c'est davantage sa vie qu'on suivra , que celle d'Agatha (qui va se remettre assez rapidement de l'infidélité et l'annonce d'Archie dans cette version). Un peu trop pour moi... C'est que voyez-vous, j'ai lu toute l'oeuvre d'Agatha de mes 12 à 15 ans, et qu'on ne déboulonne pas (pour moi) une telle "statue", ou tout du moins, il faut rester fidéle à son univers , et à sa plume. Agatha ne serait jamais allée aussi loin. Nina de Gramont , autrice du XXI ° siècle, est plus "crue", plus sociale et c'est tout un pan d'histoire qu'elle nous déroule. Une histoire de femme comme il en a existé des milliers . Seul l'histoire de meurtre qui se déroule dans l'hôtel est fidéle à l'univers Agatha Christie
Mais , comme elle découle du reste, les passages réservés à l'histoire de la maîtresse ont toute leur place, donc...
D'ailleurs, ils sont très bien.

Et toute cette histoire aurait pu être battie sans que le nom d'Agatha Christie se retrouve sur la couverture... Elle serait aussi puissante avec un écrivain imaginaire. Oui, mais , le roman serait moins visible.
Le nom de la maîtresse a été modifié. Je ne sais pas ce qu'en aurait pensé les vrais protagonistes... Peut-être que la maman d'Hercule Poirot se serait délectée d'être la cause de tant de mystères ? Ou peut- être pas...

Si on s'affranchit un peu du nom, de la "marque" Agatha Christie , c'est un roman très riche, très agréable à lire, avec plusieurs histoires en une.
Cette madame de Gramont a beaucoup, beaucoup d'imagination et" retombe judicieusement sur ses pattes" !

Merci à RTL, Lisez ! et Babelio de m'avoir proposé d'être ambassadrice (pour ce roman ) des " Lectures d'été 2023"...
( Et merci à Agatha Christie pour toutes les petites cellules grises que j'ai "réveillées" en lisant ses romans ! )
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