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Critique de CarlmariaB


Best seller traduit dans 20 langues, adapté au cinéma par Bigas Lunas, figurant dans le top 100 des meilleurs romans en castillan d'El Mundo, Las Edades de Lulu est un livre politique car « Le monde des amants n'est pas moins vrai que celui de la politique. Il absorbe même la totalité de l'existence, ce que la politique ne peut pas faire. » (Bataille). Une suite à la guerre d'Espagne que les Républicains ont finalement gagnée quand Franco est mort. Que faire de toute cette liberté? Loulou aka Marisa, 15 ans, allégorie de l'Espagne émancipée, se lance les yeux bandés, poussée dans le dos par Pablo, de onze ans son aîné, à qui on a volé 38 mois fermes pour lui apprendre à être communiste. Almudena Grandes applique à la lettre les préceptes du chapitre 14 de la Poétique d'Aristote, afin que les turpitudes qui émaillent ce récit de Loulou à la première personne, soient tragiques et non horribles – assez quand même - qu'elles inspirent terreur et pitié. Il faut, écrit Aristote « que les événements se passent entre personnes amies». Les personnages de sa vie, Loulou les adore: Pablo qui la détourne est le meilleur ami de son frère. Leurs pratiques sexuelles font grincer les gonds des volets des plus libéraux. Mais Loulou, bien plus que le lecteur, apprécie Pablo car « avec lui il était facile de dépasser la limite et de revenir ensuite saine et sauve au point de départ ». Pablo, parti à Philadelphie, la ville des Quakers, l'Espagne bascule dans la vulgarité mercantile des agents immobiliers qui vendent du béton aux retraités allemands. Elle, si brillante, est partie « rejoindre le troupeau » et a tout gâché, lui reproche l'exilé communiste, qui a fini par l'épouser et lui faire une petite fille, avant de la laisser choir de nouveau. La liberté retrouvée se transforme en boucherie SM, dont Loulou est la grande attraction. A lire par petites tranches. En poche c'est écrit exprès très petit mais ce n'est pas ce qui rend la lecture le plus pénible. Une mise à jour de la Philosophie dans le Boudoir, avec bi, travestis, et accessoires électriques modernes. Espagnols, encore un effort... Almudena Grandes écrit magistralement, cependant son récit ne démarre vraiment qu'à la page 200 sur 263, et là on aurait préféré qu'il ne démarrât jamais.
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