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Citations sur De la pensée aux mots (11)

Épilogue


Toi qui as rêvé de cimaises
et exposes au bord du trottoir,
lorsque ton humeur vire au noir,
maniant le pinceau ou la glaise,
(sont-ce des croûtes ? est-ce de l’art ?)
dès lors que les jours te font mal,
étant éternel méconnu,
pour te remonter le moral
tu te rechantes en épilogue
comme une indispensable drogue :
Vincent n’a jamais rien vendu…
Vincent n’a jamais rien vendu…

Et toi, accroché à ta plume,
rêvant d’un public averti
et rabâchant ton amertume
puisqu’au tiroir vont tes écrits,
et te taraudant de questions,
(suis-je auteur ? ou écrivaillon ?)
et voyant fuir avec terreur
les jours, les mois, les ans… les heures,
tu te rechantes en épilogue
comme une indispensable drogue :
Vincent n’a jamais rien vendu…
Vincent n’a jamais rien vendu…

                     1997.
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Résumons


Au premier tiers de votre vie,
vous qui vécûtes longuement
(mais au départ, tout est écrit),
durant ce tiers, ce premier temps,
vous étiez là. Bien apparent.
Évoluant dans le décor.
Accrochant l’œil. Encore. Encore.

Au second tiers, au second temps
(mais tout se fit à pas feutrés),
devîntes-vous donc transparent ?…
Un peu gommé ?… Comme effacé ?…
Pourtant présent !… Curieux effet !
Presque ignoré dans le décor,
on vous oublie. Encore. Encore.

Au tiers dernier, chamboulement !
Vous revoilà très apparent !
Que grande est l’ironie du sort !
Aussi, qu’immenses sont vos torts !
Car vous entachez le décor
rien qu’en passant, en trottinant !…
Et l’on vous voit ! Encore ! Encore !
                           1997.
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Ne te retourne pas



Extrait 2

Sur le chemin qui se déroule
de par ton pas poussant ton pas
flanqué d’écarts un peu mabouls
dont tu te soûles
dès qu’ils sont parés d’une aura,
sur ce chemin où tu louvoies
à ton gré ou contre la houle
entre deux murs longeant ta voie,
sortes d’invisibles parois
tel un couloir à ciel ouvert
(bâbord, tribord semblant offerts)
sur ce chemin qui se déploie,
toi qui te crois libre et le clames,
fier d’un zigzag baptisé « choix »
et que tu choies comme on se came,
si tu ne te veux peine en l’âme,
ne te retourne pas.
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Toi avec toi !


Gaieté vibrait en ton archet…
M’enveloppait comme lumière…
Je me souviens.
Pourtant tristesse m’en renaît…
C’était, c’était…
Toi avec toi.
Et moi. Naguère.
Et mon regard cherchant le tien…

Soudain, ton grave. Et jeu austère.
Joyaux nés de tes mains aimées.
Je me souviens.
Moi qui ne fus qu’ombre ignorée.
C’était, c’était…
Toi avec toi.
Et moi. En vain.
Et ton regard. Perdu. Si loin.

Musique ailée. Comme en prière.
Élan dont je ne fus l’objet.
Je me souviens.
Peine m’en est restée. Entière.
C’était, c’était…
Toi avec toi.
Et moi. Amère.
Mon regard quémandant le tien.

Gaieté à nouveau t’habitait !
Archet me jouant sur les nerfs…
Je me souviens…
Rage m’étreint d’y repenser !
C’était, c’était…
Toi avec toi !…
                  1997.
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Jeunesse


Défais tes doigts nouant tes mains.
Défais ton air un peu chagrin.
Défais ce front buté, têtu.
Défais tes réflexions pointues.
Vingt ans c’est bien dur à porter !
Défais, défais. Sois la rosée.
Sois gai matin au ciel de mai !
Défais…

Te torturant d’ombres subtiles
qu’en toi tu multiplies par mille,
tu es ton centre, ton débat,
mal dans ta peau. Ah ! pauvre état !
Vingt ans c’est bien dur à porter !
Défais, défais. Sois la rosée.
Sois gai matin au ciel de mai !
Défais…

Car au supplice en toi tout vire.
Tu n’es zéro !… Ni point de mire !…
Et pourtant, t’inventant ces pôles,
tu te détestes en chaque rôle.
Vingt ans c’est bien dur à porter !
Défais, défais. Sois la rosée.
Sois gai matin au ciel de mai !
Défais…

Qu’au fond de toi rien ne se brise !
Tes heures claires sont pages grises.
Printemps morts ne renaissent pas.
Défais ta barrière à la joie.
Vingt ans c’est bien dur à porter…
Défais… Défais… Sois la rosée…
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Promenade


Un banc, des coteaux,
des fleurs, une treille,
rayons de soleil
me chauffant le dos.
Des troncs noirs et hauts.
Émois du matin…
Que je me sens bien !

Bocages, ramures.
Un toit qui rassure.
Abri où je dure.
Du rêve. Un piano.
Des livres à gogo.
Pour moi un festin !
Que je me sens bien !

Et quittant la rade,
parfois en balade
ou en randonnée,
je prends le sentier,
cœur et pied légers.
Appel quotidien…
Que je me sens bien !

S’allongent les lieues.
Au vent mes cheveux.
Fatigue aux mollets.
Un coin oublié.
Un silence ailé.
Gazouillis soudain…
Que je me sens bien !

Des baies, des épines.
Et l’air qui burine.
Odeurs de résine
et de chèvrefeuille.
Un saut d’écureuil.
Soleil au déclin…
Que je me sens bien !

Chemin du retour.
Rougeoiement du jour.
Et paix alentour.
Au loin en beauté,
mon toit, mon grenier.
En moi un refrain…

Que je me sens bien !…
Que je me sens bien !…
Que je me sens bien !…
Que je me sens bien !…
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Ne te retourne pas



Extrait 1

Sur le chemin où tu chemines
jour après jour, face au levant,
musardant ou ployant l’échine,
et parfois aux heures divines
cueillant la fleur et contemplant,
l’oeil attendri,
dans l’écrin de tes paumes unies
des étamines et des corolles
aux lignes rares, ou sages, ou folles,
sur ce chemin de tous les temps,
pour qu’en tes mains ouvertes en bol
où tu regardes en t’émouvant
ne se faufile, s’interposant,
l’image aux traits si dégrisants
des lendemains de fleurs d’antan,
ne te retourne pas
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Après l’Homme


Après l’Homme, après l’Homme,
Qui dira aux fleurs comment elles se nomment ?
Après l’Homme, après l’Homme,
quand aura passé l’heure de vie du dernier Homme.

Qui dira aux fleurs
combien elles sont belles ?
N’y aura de cœur
à battre pour elles.

Après l’Homme, après l’Homme,
que sera encore le mot « merveilleux » ?
Après l’Homme, après l’Homme,
quand le dernier des hommes aura vidé les lieux.

Qui dira de la Terre
Qu’elle est sans pareille
et que dans l’Univers
elle est fleur de Soleil ?

Après l’Homme, après l’Homme…

Viens-t’en donc pour lors,
viens-t’en donc l’ami,
et chantons encore
le jour d’aujourd’hui.
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Le peintre du dimanche


Sur le motif, un jour sur sept
il va.
Le chevalet et la palette
aux bras.
Un jour sur sept, six jours véniels
s’estompent.
Du quotidien, les rituels
se rompent.

Heureux, le peintre du dimanche !

Par tous ses pores, l’instant béni
il gobe.
Et d’un segment de paradis
s’enrobe.
Sans souci de postérité
il crée.
En grands élans d’inspiration
il pond.

Heureux, le peintre du dimanche !

Sur le motif, six jours sur sept
ne va.
Besoin d’écouler ses œuvrettes
il n’a.
Tourments des artistes à plein temps
ne sait.
Et de ses dons, aucun bilan
ne fait.

Heureux, le peintre du dimanche !
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Cogitations

Et s’usera le temps
au rythme des saisons.
S’useront mes printemps.
Et moi… je reste…

Je me voudrais marée
au rythme imperturbable.
Je me voudrais jetée.
Ou je me voudrais sable.

Et s’useront mes rêves.
Et s’usera ma joie.
S’useront mes combats.
Et s’usera ma sève.

Je me voudrais étang
à surface de moire
où les aubes et les soirs
se mirent infiniment…

S’usera ma gaieté.
S’useront mes attentes.
S’useront mes projets.
S’useront mes tourmentes.

Je me voudrais le vent.
Je me voudrais la mer.
Je me voudrais le temps
au rythme de la terre.

S’useront les images
qu’on garde au fond de soi.
Et s’useront les pages
qu’on se fit pas à pas.

Alors tel un vieux loup
au bout de son chemin,
je me voudrai caillou
au rythme de plus rien !
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