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Citations sur Sourde colère (31)

Le racisme n’est pas en train de tuer le rêve australien. Dès le début, le rêve australien est fondé sur le racisme. Depuis que le premier drapeau britannique a été planté sur le sol de ce continent, les règles ont toujours été différentes pour nous. Un bagnard pouvait débarquer ici enchaîné, puis faire fortune et mourir en homme libre. La peine à laquelle nous condamnaient les lois britanniques était autrement plus longue.
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Aucun élément génétique de nous sépare ; ce qui nous oppose c’est notre histoire – ce que nous nous sommes fait subir les uns aux autres au nom de la race. C’est ce racisme là qui subsiste encore, si puissamment dans nos imaginaires. Le racisme compare les civilisations et établit un ordre entre elles. Le racisme a servi de justification pour nous prendre tout ce que nous possédions.
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Je me débattais depuis si longtemps avec l’histoire de mon pays, et le fait de vivre à l’étranger m’avait permis de desserrer un peu se joug qui m’étouffait. Mais quel que soit le pays où j’allais, j’étais constamment en train de chercher à valider l’identité de la personne que j’étais. L’identité implique une forme de réciprocité -nous avons besoin que les gens nous voient comme nous nous voyons. (…)
Je m’accrochais à qui j’étais : je restais un Aborigène mais au fil du temps, je me suis éloigné un peu plus de mon pays et des miens. Je n’ai jamais oublié qui j’étais. Mais, là-bas, dans le vaste monde, cela ne comptait plus autant.
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L’Australie était dure avec nous. Nous étions issus d’une longue lignée d’hommes et de femmes qui avaient été maltraités. Les miens étaient les oubliés de ce pays et de la grande vague de progrès qui s’était emparé de lui. Nous étions noirs et l’Australie était blanche.
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Ma colère est éclate brusquement, à la moindre provocation ; quelques fois, elle me coupe le souffle. Je sais d’où elle vient. Je l’ai vu chez mon père et lui-même l’avait héritée de son père. Elle naît du poids de l’histoire.
J’ai peur aussi. Et cette peur provient de la même source. J’ai connu cette peur toute ma vie. Quand j’étais petit elle me rendait malade, physiquement malade au creux de l’estomac. C’était la peur de ce qui pouvait nous atteindre -le sentiment d’impuissance, l’impression d’être à la merci de l’intrusion des policiers ou des agents des services sociaux faisant respecter les lois, ces lois qui entérinaient notre exclusion et nous condamnaient à la misère.(…)
Nous craignons l’État et nous avions toutes les raisons de les craindre. L’État a été conçu pour nous terroriser .
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Ces gens étaient les survivants vaincus et dépenaillés de longs conflits. Ils avaient été épargnés par les fusils, les trous d’eau empoisonnés, la farine coupée à l’arsenic, la variole et les maladies vénériennes.
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L'écriture de Baldwin brillait par sa maîtrise et la confiance qui habitait l'auteur. Il refusait tout compromis. Le doute n'existait pas. Il accusait l'Amérique d'un triple crime : avoir détruit des centaines de milliers de vies noires, ne pas le savoir, et ne pas vouloir le savoir. […]
James Baldwin a formulé cela de manière magistrale et je n'ai jamais oublié ces phrases : "L'histoire est un hymne aux Blancs, écrit par des Blancs. Et nous autres, tous les autres, avons été découverts par Blancs."
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C'était la période de l'oubli. Les mythes que nous avions créées nourrissaient le mensonge de l'Australie : aucun sang n'avait entaché le sol de la patrie. On nous servait une histoire de paix et de bravoure, la glorieuse conquête d'un continent immense. L'irrépressible avancée vers l'intérieur des terres, le pays qui s'ouvrait devant de fiers explorateurs. Ces terres étaient désertes ; elles avaient été domestiquées, on se les était appropriées.
Tels étaient les mythes de mon enfance, les mythes qu'on enseignait à l'école.
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Le rêve australien nous a abandonnés, nous a laissés pourrir dans les réserves du gouvernement, a détruit des familles entières, nous a condamnés à la misère.
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Je suis ce qui reste de tout ça. Je suis un homme dont le parcours personnel traverse l'histoire d'une nation neuve bâtie sur des terres très anciennes. Dans mes veines coulent le sang de Moyne et celui des rives de la Belubula. Le blanc et le noir : deux mondes qui, même à l'intérieur de moi, se penchent l'un vers l'autre mais ne se touchent pas tout à fait.
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